M. Zochtchenko – Un fâcheux incident à la noce (02)

Petites nouvelles russes - Les carillons de la noce
Les carillons de la noce

Un fâcheux incident à la noce
Сва́дебное происше́ствие

Episode deux - Второй эпизод

По́сле за́писи пошли́ молоды́е на кварти́ру к мама́ше. Там, коне́чно, по́лная сумато́ха. Стол накрыва́ют. Госте́й мно́го. И вообще́ семе́йное торжество́ – молоды́х ждут.

И каки́е-то ра́зные ба́рышни и кавале́ры по ко́мнате суетя́тся, прибо́ры ста́вят и про́бки открыва́ют.

А свою́ молоду́ю супру́гу Воло́дька Завиту́шкин ещё в прихо́жей потеря́л и́з виду.

Сра́зу его́, как на грех, обступи́ли ра́зные мама́ши и ро́дственники, на́чали его́ поздравля́ть и в ко́мнату тащи́ть. Привели́ его́ в ко́мнату, разгова́ривают, ру́ки жмут, расспра́шивают, в како́м, де́скать, сою́зе нахо́дится.

То́лько ви́дит Воло́дька – не разобра́ть ему́, где его́ молода́я жена́. Деви́ц в ко́мнате мно́го. Все ве́ртятся, все мота́ются, ну, пря́мо с у́лицы, со све́ту, хоть убе́й, не разобра́ть.

«Го́споди, – ду́мает Воло́дька, – никогда́ ничего́ подо́бного со мной не происходи́ло. Кака́я же из них моя́ молода́я супру́га?»

Стал он по ко́мнате ходи́ть ме́жду деви́ц. То к одно́й толкнётся, то к друго́й. А те дово́льно неохо́тно де́ржатся и осо́бой ра́дости не выка́зывают.

Тут Воло́дька немно́го да́же испуга́лся.

«Вот, – ду́мает, – на чём засы́пался – жену́ уж не могу́ найти́».

А тут ещё ро́дственники на́чали коси́ться – чего́ э́то молодо́й хо́дит как ненорма́льный и на всех деви́ц броса́ется. Стал Воло́дька к две́ри и стои́т в по́лном упа́дке.

«Ну, спаси́бо, – ду́мает, – е́сли сейча́с за стол сади́ться бу́дут. Тогда́, мо́жет, что-нибу́дь определи́тся. Кото́рая со мной ся́дет, та, зна́чит, и есть. Хотя́ бы, ду́мает, вот э́та бело-бры́сенькая се́ла. А то, ей-бо́гу, подсу́нут како́е-нибу́дь дерьмо́, пото́м живи́ с ним».

Petites nouvelles russes - Les carillons de la noce

Après l’enregistrement à l’état-civil, les jeunes tourtereaux se rendent chez la mère de l’heureuse mariée. Là, bien sûr, dans l’appartement c’est le charivari le plus total. La table est dressée. Il y a de nombreux invités. En somme : une grande fête de famille.

Tous attendent l’arrivée des jeunes époux. Quelques damoiselles et damoiseaux s'affairent dans la pièce, installant les couverts et débouchant les bouteilles.

Et voilà-t-y pas que Volodka Zavitouchkine perd de vue sa jeune épouse dès l’entrée.

D’un coup, comme par malheur, diverses bonnes femmes et proches parents l’entourent, commencent à le féliciter, l’entraînent vers le salon. Dans le salon, on lui fait la conversation, on lui serre la main, on veut savoir à quel syndicat il est affilié.

Seulement, voyez-vous, Volodka ne sait plus où se trouve sa jeune épouse. Il y a tout un tas de jeunes femmes dans la pièce. Tout le monde tourne et vire. Eh bien, là, arrivant de l’extérieur, dans cette pénombre, pour de bon, il ne peut la reconnaître.

« Seigneur, pense Volodka, c’est bien la première fois que ça m’arrive ! Laquelle d’entre elles est mon épouse ? »

Il commence à arpenter la pièce, s’approchant de toutes ces jeunes femmes. Il se frotte à l’une, puis à l’autre. Et elles paraissent réticentes et ne lui manifestent aucune tendresse.

À ce moment-là, Volodka a même un peu peur.

« Me voilà bien coincé, pense-t-il, je n’arrive pas à remettre la main dessus... »

Et puis voilà que la famille, le regard en coin, commence à se poser des questions : « Pourquoi le jeune marié se jette-t-il comme un déjanté sur toutes les filles ? » Volodka se cale contre une porte, la mine complètement défaite.

« Pourvu, pense-t-il, qu’on passe à table rapidement. Là, peut-être on saura. Celle qui sera assise près de moi sera la bonne ! Et s’il en est ainsi, pense-t-il, ce sera elle ma petite blonde. A moins, par Dieu, qu’ils ne me refilent une laideur à la place et qu’ensuite je dois vivre avec. »