Buvons et chantons en russe !
(Pour des raisons malheureusement évidentes nous avons interrompu ce recensement le 24 février 2022)... 🙁
Sur les hauteurs de Mandchourie - Ecouter ; Les bouleaux de Russie - Ecouter ; Les vagues du Danube et celles de l'Amour - Ecouter ; La valse de Sébastopol - Ecouter ; La valse de la séparation - Ecouter ; La valse d’avant-guerre - Ecouter ; Ah, ces nuages dans l’azur ! - Ecouter ; Le petit foulard bleu - Ecouter ; Cils noirs, yeux noirs - Ecouter ; Dans la clairière - Ecouter ; La valse du hasard - Ecouter ; Seulement sur le front - Ecouter ; Dans la tranchée - Ecouter ; Dans la forêt près du front - Ecouter .
Buvons et chantons en russe !
Plus sûrement que la littérature ou la poésie, la musique russe est le ‘bien culturel’ qui s’est le mieux exporté en France au cours du XX° siècle. Que ce soit en ‘grande musique’ ou pour la chanson populaire, nos oreilles occidentales n’auront aucune peine à reconnaître des airs connus.
Pourquoi ? Plusieurs raisons peuvent expliquer le succès de cette diffusion.
La musique russe est véritablement un melting-pot d’influences très diverses dont il faudrait analyser, tel un musicologue, les différentes origines.
A un fond traditionnel slave – très certainement influencé par les rythmes et les mélodies autochtones rencontrés et assimilés à la culture russe lors de son extension vers le nord et l’est de l’Eurasie, et aux chants religieux orthodoxes qui rappellent singulièrement les chœurs bulgares en vieux-slavon - se sont ajoutées les influences de la musique occidentale, depuis le XIX° siècle.
P. I. Tchaïkovski, La Valse des fleurs (Вальс цветов) du ballet Casse-noisette
(Щелкунчик), 1892 Extrait du dessin animé de Walt Disney, Fantasia, 1940
En musique classique, Piotr Ilitch Tchaïkovski est un bon exemple de cette occidentalisation – une musique, destinée, à son époque, à l’aristocratie et à la classe dirigeante russe. La musique de variété a ensuite suivi la danse au cours du XX° siècle. De nos jours, ce sont les influences anglo-saxonnes et surtout américaines qui dominent : le rock, le rap, le hip-hop résonnent à présent quotidiennement dans les oreilles de la jeunesse post-soviétique.
Il faut de même rappeler ici l’importante empreinte laissée par les airs tsiganes, airs largement diffusés de par le monde au XX° siècle, et en particulier en France, dans les cabarets russes. L’exil des Russes blancs après la chute de l’Empire et la Guerre civile y fut sûrement décisif.
Peut-être, enfin, est-ce aussi la musicalité de la langue russe qui y est pour quelque chose : le russe, comme l’italien, possède un phrasé en arabesque qui autorise, bien plus que le français ou l’allemand, le jeu rythmique et mélodique des mots et des phrases, propice à y ajouter des notes d’accompagnement (pourvu qu’on ait bu un peu de vodka).
Chanter en russe se dit pièt’ (петь), ce verbe serait apparenté à pit’ (пить) qui signifie boire*... Alors : buvons et chantons… en russe !
Ainsi dans les pages qui suivent reconnaîtrez-vous des airs qui vous sont peut-être familiers. Notre but est de vous faire partager les textes qui accompagnent ces musiques ainsi que l'origine de leur création.
Bonne écoute et bonne lecture.
* A.K. Chapochnikov, Dictionnaire étymologique de la langue russe contemporaine, Moscou, 2010, tome 2 page 128 et 133.
Georges Fernandez

