Buvons et chantons en russe !

Buvons et chantons en russe !

Plus sûrement que la littérature ou la poésie, la musique russe est le ‘bien culturel’ qui s’est le mieux exporté en France au cours du XX° siècle. Que ce soit en ‘grande musique’ ou pour la chanson populaire, nos oreilles occidentales n’auront aucune peine à reconnaître des airs connus.

Pourquoi ? Plusieurs raisons peuvent expliquer le succès de cette diffusion.

La musique russe est véritablement un melting-pot d’influences très diverses dont il faudrait analyser, tel un musicologue, les différentes origines.

A un fond traditionnel slave – très certainement influencé par les rythmes et les mélodies autochtones rencontrés et assimilés à la culture russe lors de son extension vers le nord et l’est de l’Eurasie, et aux chants religieux orthodoxes qui rappellent singulièrement les chœurs bulgares en vieux-slavon - se sont ajoutées les influences de la musique occidentale, depuis le XIX° siècle.

P. I. Tchaïkovski, La Valse des fleurs (Вальс цветов) du ballet Casse-noisette
(Щелкунчик), 1892
Extrait du dessin animé de Walt Disney, Fantasia, 1940

En musique classique, Piotr Ilitch Tchaïkovski est un bon exemple de cette occidentalisation – une musique, destinée, à son époque, à l’aristocratie et à la classe dirigeante russe. La musique de variété a ensuite suivi la danse au cours du XX° siècle. De nos jours, ce sont les influences anglo-saxonnes et surtout américaines qui dominent : le rock, le rap, le hip-hop résonnent à présent quotidiennement dans les oreilles de la jeunesse post-soviétique.

Il faut de même rappeler ici l’importante empreinte laissée par les airs tsiganes, airs largement diffusés de par le monde au XX° siècle, et en particulier en France, dans les cabarets russes. L’exil des Russes blancs après la chute de l’Empire et la Guerre civile y fut sûrement décisif.

Peut-être, enfin, est-ce aussi la musicalité de la langue russe qui y est pour quelque chose : le russe, comme l’italien, possède un phrasé en arabesque qui autorise, bien plus que le français ou l’allemand, le jeu rythmique et mélodique des mots et des phrases, propice à y ajouter des notes d’accompagnement (pourvu qu’on ait bu un peu de vodka).

Chanter en russe se dit pièt’ (петь), ce verbe serait apparenté à pit’ (пить) qui signifie boire*... Alors : buvons et chantons… en russe !

Ainsi dans les pages qui suivent reconnaîtrez-vous des airs qui vous sont peut-être familiers. Notre but est de vous faire partager les textes qui accompagnent ces musiques ainsi que l'origine de leur création.

Bonne écoute et  bonne lecture.

* A.K. Chapochnikov, Dictionnaire étymologique de la langue russe contemporaine, Moscou, 2010, tome 2 page 128 et 133.

G.F. LogoGeorges Fernandez

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