Page classique – Borodine – Les Danses Polovtsiennes

Les Danses Polovtsiennes – extrait de l’opéra ‘Le Prince Igor’, sous la direction d'Artiom Makarov (Артём Макаров)

Les Danses Polovtsiennes

Extrait de de l'opéra 'Le Prince Igor
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Полове́цкие пля́ски из о́перы 'Князь И́горь'
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Livret et musique : Alexandre Borodine
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Либретто и музыка: Александр Бородин
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(1890)

Envole-toi sur les ailes du vent...

Voici, je pense, un air d’opéra russe parmi les plus connus hors de Russie, peut-être, en particulier, grâce au cinéma américain...

L'intrigue s'inspire d'événements historiques décrits dans le poème épique médiéval ‘Le Dit de la campagne d'Igor’ (Слово о полку Игореве) narrant l’expédition infructueuse de 1185 des princes russes contre les Polovtsiens (ou Coumans, population nomade turcophone).

Nota : il existe plusieurs versions légèrement différente du livret, nous avons retranscrit ici les paroles de la version vidéo ci-dessus.

Пе́сня нево́льниц:

Улета́й на крылья́х ве́тра
Ты в край родно́й, родна́я пе́сня на́ша,
Туда́, где мы тебя́ свобо́дно пе́ли,
Где бы́ло так приво́льно нам с тобо́ю.
Там, под зно́йным не́бом,
Него́й во́здух по́лон,
Там под го́вор мо́ря
Дре́млют го́ры в облака́х.

Там так я́рко со́лнце све́тит,
Родны́е го́ры све́том залива́я,
В доли́нах пы́шно ро́зы расцвета́ют.
И соловьи́ пою́т в леса́х зелёных,
И сла́дкий виногра́д растёт.
Там тебе́ приво́льней, пе́сня,
Ты туда́ и улета́й.

(Пля́ска ма́льчиков)

Пе́сня мужчи́н с хо́ром:

По́йте пе́сни сла́вы Ха́ну! Пой!
Сла́вьте си́лу, до́блесть Ха́на! Славь!
Сла́вен Хан! Хан!
Сла́вен он, Хан наш!

Бле́ском сла́вы со́лнцу ра́вен Хан!
Не́ту ра́вных сла́вой Ха́ну! Нет!
Ча́ги1 Ха́на сла́вят Ха́на. Ха́на своего́.

Хан Конча́к разгова́ривает со свои́м го́стем:

- Ви́дишь ли пле́нниц ты с мо́ря да́льнего,
Ви́дишь краса́виц мои́х из-за Ка́спия?
О скажи́, друг, скажи́ то́лько сло́во мне,
Хо́чешь, любу́ю из них я тебе́ подарю́.

Пе́сня мужчи́н с хо́ром:

По́йте пе́сни сла́вы Ха́ну! Пой!
Сла́вьте ще́дрость, сла́вьте ми́лость!
Славь!
Для враго́в Хан гро́зен, он, Хан наш!
Кто же сла́вой ра́вен Ха́ну, кто?
Бле́ском сла́вы со́лнцу ра́вен он!

(Пля́ска ма́льчиков.)

Песня мужчин с хором:

Сла́вой де́дам ра́вен Хан наш,
Хан, Хан Конча́к.
Сла́вой де́дам ра́вен он,
Гро́зный Хан, Хан.
Сла́вен Хан! Хан Конча́к!
Сла́вен он, Хан наш!
Хан Конча́к!

Пою́т нево́льницы и нево́льники:

Там так я́рко со́лнце све́тит,
Родны́е го́ры све́том озаря́я,
В доли́нах пы́шно ро́зы расцвета́ют.
И соловьи́ пою́т в леса́х зелёных,
И сла́дкий виногра́д растёт.
Там тебе́ приво́льней, пе́сня,
Ты туда́ и улета́й.

Песня мужчин с хором:

Сла́вой де́дам ра́вен Хан наш,
Хан, Хан, Конча́к!
Сла́вой де́дам ра́вен он!
Гро́зный Хан! Хан Конча́к!
Сла́вен Хан, Хан Конча́к!
Сла́вен Хан, Хан Конча́к!
Хан Конча́к!

О́бщая пля́ска и хор:

Пля́ской ва́шей те́шьте Ха́на!
Пля́ской те́шьте Ха́на, ча́ги,
Ха́на своего́.
Пля́ской те́шьте Ха́на, ча́ги,
Ха́на своего́.
Пля́ской ва́шей те́шьте Ха́на!
Пля́ской те́шьте!
Наш Хан Конча́к !

(За́навес)

 

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L’air des femmes esclaves :

Envole-toi sur les ailes du vent
Vers le pays où nous sommes nées, toi notre chanson bien-aimée,
Là-bas où nous chantions en toute liberté,
Et où nous vivions sans contrainte.
Là-bas, sous un ciel brûlant,
L'air y est si délicieux,
Là-bas où, dans le murmure des vagues,
Songent les montagnes, au sein des nuages.

Là-bas où le soleil brille si fort
Qu'il emplit nos montagnes natales de lumière,
Et où dans leurs vallées les roses fleurissent magnifiquement,
Là où dans ces vertes forêts chantent les rossignols,
Оù mûrit le doux raisin.
Là-bas, tu vivras sans contrainte, chanson,
Envole-toi là-bas !

(La danse des jeunes Polovtsiens)

Chant des hommes et du chœur :

Chantons la gloire du Khan ! Chantons !
Gloire à la puissance, à la vaillance de notre Khan ! Gloire !
Gloire au Khan ! au Khan !
Gloire à lui, notre Khan !

L'éclat de sa gloire égale celle du soleil !
Rien ne surpasse la gloire du Khan ! Non !
Les tchagui¹ du Khan glorifient le Khan. Leur Khan.

Le Khan Konchak s’adressant à son hôte :

- Vois-tu mes captives ramenées de la mer lointaine,
Vois-tu ces beautés venues de l'autre bout de la Caspienne ?
Oh dis-moi, mon ami, dis-moi juste un mot,
Si tu le veux, je te donnerai n'importe laquelle d'entre elles.

Chant des hommes et du chœur :

Chantons la gloire du Khan ! Chantons !
Louons sa générosité, louons sa miséricorde !
Gloire à lui !
Le redoutable Khan face à ses ennemis, lui, notre Khan !
Qui est égal en gloire à notre Khan, qui ?
L'éclat de sa gloire n’est comparable qu’à celle du soleil !

(La danse des jeunes Polovtsiens)

Chant des hommes et du chœur :

Notre Khan est à la hauteur de la gloire de ses aïeux,
Notre Khan, le Khan Kontchak.
A la hauteur de la gloire de ses aïeux,
Le terrible Khan, notre Khan.
Le glorieux Khan ! Kontchak le Khan !
Gloire à lui, notre Khan !
Le Khan Konchak !

Chant des esclaves, hommes et femmes :

Là-bas où le soleil brille si fort
Qu'il illumine nos montagnes natales,
Et où dans leurs vallées les roses fleurissent magnifiquement,
Là où dans ces vertes forêts chantent les rossignols,
Là-bas où mûrit le doux raisin.
Là-bas, tu vivras sans contrainte, chanson,
Envole-toi là-bas !

Chant des hommes et du chœur :

Notre Khan est à la hauteur de la gloire de ses aïeux,
Notre Khan, le Khan Konchak !
A la hauteur de la gloire de ses aïeux,
Le terrible Khan ! Konchak le Khan !
Gloire à lui, Konchak le Khan !
Gloire à lui, Konchak le Khan !
Le Khan Konchak !

Danse générale et chœur :

Dansez pour divertir le Khan !
Vos danses pour divertir le Khan, Tchagui !
Votre Khan.
Dansez pour divertir le Khan, Tchagui !
Votre Khan.
Vos danses pour divertir le Khan.
Dansez pour le divertir !
Lui, notre Khan Konchak !

(Rideau)

1- Tchaga (Чага) : ici, mot emprunté au turc, synonyme d’esclave femme.

Petites nouvelles russes - Alexandre Borodine
Alexandre Borodine (Александр Бородин), 1833-1887

Cette suite spectaculaire d’airs et de danses est extraite de l’opéra d’Alexandre Borodine (Александр Порфирьевич Бородин) (1833-1887) ‘Le Prince Igor’ (Князь Игорь), un opéra auquel le compositeur consacra plus d’une dizaine d’années et qu’il laissa inachevé. Après sa mort, les compositeurs Alexandre Glazounov (Александр Константинович Глазунов) (1865-1936) et Nikolaï Rimski-Korsakov (Николай Андреевич Римский-Корсаков) (1844 — 1908) compléteront l’œuvre. Il existe donc plusieurs versions de l’opéra et de son livret.

Pour en savoir plus (en français) : ‘A propos du Prince Igor de Borodine.

En 1955, sort le film musical ‘L'Étranger au paradis’ (Kismet en anglais) réalisé par Vincente Minnelli où l’on entend l’adaptation (très américanisée) du premier air des Danses Pololstiennes.

Stranger in Paradise, Tony Bennett, 1955

La chanson sera alors reprise et adaptée en français, sur des paroles de Francis Blanche, par Luis Mariano, Dario Moreno, Gloria Lasso et d’autres...

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