Plaine ma plaine
Plaine, ma plaine (Полюшко-поле) par les Chœurs de l'Armée Rouge (1965)
Plaine, ma plaine - По́люшко-по́ле
Encore un grand classique du folklore russe ?
Musique : Lev Knipper (Лев Константинович Книппер)
Paroles : Viktor Goussev (Виктор Михайлович Гусев)
(1934)
Cette chanson, qui semble surgir tout droit du folklore éternel et des immenses plaines de Russie, a été composée bien tardivement, au XX° siècle, en 1934. A l’origine chant symphonique, elle est devenue rapidement populaire. De nombreuses fois reprise et interprétée, la plupart des Russes (et des étrangers) en ignorent l’origine.
По́люшко-по́ле, по́люшко, широ́ко по́ле,
Е́дут по́ полю геро́и,
Эх, да кра́сной а́рмии геро́и.
(Оригина́льная ве́рсия:
По́люшко-по́ле,
По́лю́шко, широ́ко по́ле.
Е́дут по́ полю ребя́та,
Эх, да молоды́е партиза́ны.)
Де́вушки пла́чут,
Де́вушкам сего́дня гру́стно,
Ми́лый надо́лго уеха́л,
Эх, да ми́лый в а́рмию уеха́л.
Де́вушки, гля́ньте,
Гля́ньте на доро́гу на́шу,
Вьётся да́льняя доро́га,
Эх, да развесёлая доро́га.
То́лько мы ви́дим,
Ви́дим мы седу́ю ту́чу,
Вра́жья зло́ба из-за ле́са,
Эх, да вра́жья зло́ба, сло́вно ту́ча.
Эх, де́вушки, гля́ньте,
Мы врага́ приня́ть гото́вы,
На́ши ко́ни быстроно́ги,
Эх, да на́ши та́нки быстрохо́дны.
Эх, пусть же в колхо́зе
Дру́жная кипи́т рабо́та,
Мы дозо́рные сего́дня,
Эх, да мы сего́дня часовы́е.
Де́вушки, гля́ньте,
Де́вушки, утри́те слёзы.
Пусть си́льнее гря́нет пе́сня,
Эх, да на́ша пе́сня боева́я!
Plaine, ma plaine, chère plaine, immense plaine,
Par la plaine s’en vont les héros,
Ah ! Les héros de l'Armée rouge.
(Version originale :
Plaine, ma plaine,
Chère plaine, immense plaine,
Par la plaine s’en vont les braves gars,
Ah ! Les jeunes partisans)
Les jeunes filles pleurent,
Les jeunes filles aujourd’hui sont tristes,
Leurs tendres pour longtemps sont partis,
Ah ! Leurs tendres à l'armée sont partis.
Jeunes filles, regardez,
Regardez notre route,
La route serpente au loin.
Ah ! La joyeuse route !
Seulement nous voyons,
Nous voyons un nuage gris.
L'hostilité ennemie vient de la forêt.
Ah ! L'hostilité ennemie, pareille à un nuage.
Eh ! Jeunes filles, regardez !
Nous sommes prêts à recevoir l’ennemi !
Nos chevaux ont le pied alerte,
Ah, nos chars sont si rapides !
Ah, que donc dans le kolkhoze,
Le travail batte son plein dans l’amitié,
Nous patrouillons aujourd’hui,
Ah ! Aujourd'hui, nous montons la garde.
Jeunes filles, regardez !
Jeunes filles, essuyez vos larmes.
Que notre chanson retentisse plus fort,
Oh, oui, notre chanson de combat !
A l’origine, un chant symphonique :
Sur des paroles du poète et dramaturge Viktor Goussev (Виктор Михайлович Гусев) 1909-1944, la chanson était initialement destinée au premier mouvement de la quatrième symphonie du compositeur Lev Knipper (Лев Константинович Книппер) 1898-1974, intitulée ‘Poème à un jeune combattant du Komsomol’ («Поэма о бойце-комсомольце»). Très vite cet hymne à la jeunesse communiste soviétique connut le succès et fut dissocié de l’œuvre symphonique.
Lev Knipper, Quatrième symphonie, premier mouvement :
Poème à un jeune combattant du Komsomol’ («Поэма о бойце-комсомольце»), 1934.
Comme de nombreux airs populaires russes (ou chansons de l’époque soviétique), il existe plusieurs versions aux paroles chaque fois légèrement différentes, exaltant là les ‘jeunes soldats du Komsomol’ (version originale), ailleurs ‘les héros de l’Armée Rouge’ (la plus courante), ‘ceux de l’Armée russe’, ou ‘les héros du passé’, voire la lutte contre 'les bandes rouges’ (!). Lire (en russe) le poème original de Viktor Goussev.
Pour en savoir plus, lire et écouter (en russe) : Plaine, ma plaine - histoire d'une chanson.
Un hymne en l’honneur des combattants de la Jeunesse communiste :
Komsomol (Комсомол : Коммунистический союз молодёжи) est le nom courant que portait l'organisation de jeunesse du Parti communiste de l'Union soviétique, fondée en 1918 et qui disparut en 1991, après la dislocation de l'URSS. Son nom officiel était : ‘Union de la jeunesse communiste léniniste de toute l'Union’ (Всесоюзный ленинский коммунистический союз молодёжи — ВЛКСМ).
De cette organisation étatique étaient issus, une fois adultes, nombre des membres du Parti communiste soviétique. Un garçon membre du Komsomol était un ‘komsomolets’ (комсомолец) et une fille une ‘komsomolka’ (комсомолка). Ils étaient l’élite de la jeunesse soviétique et en étaient conscients.
(Pour mémoire, 'Plaine, ma plaine' (Полюшко-поле) est aussi le titre d'un long-métrage soviétique réalisé en 1956 par Vera Stroeva (Вера Павловна Строева), un mélodrame se déroulant dans un kolkhose. Une toute autre histoire donc, où l'on n'entend jamais le chant si célèbre. Visionner le film 'Plaine, ma plaine' (Полюшко-поле) sur Youtube.)
Voici, enfin, de ce ‘grand classique du folklore russe’, une version française de 'Plaine, ma plaine' sur des paroles de Francis Blanche - 1945 (Lire)