A. Nekrassov – Le capitaine Wrounguel Chapitre 13b

Petites nouvelles russes : En Amazonie
"La cabine continue à descendre toujours plus bas...", illustration Vitold Bordzilovsky (Витольд Бордзиловский)

Les aventures du capitaine Wrounguel
Приключе́ния капита́на Вру́нгеля
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Chapitre XIII - Mama mia, quel boa !

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Episode deux - Второ́й эпизо́д

А тут и момéнт сáмый подходя́щий: внимáние у пассажи́ров осла́блено, кáждый ду́мает о себé, мно́гие вóвсе лиши́лись чувств, и как раз над нáми люк в потолкé каби́ны…

Вы́лезли мы с Фу́ксом чéрез люк, осмотрéлись. Ви́дим — под ногáми рекá, каби́на спускáется ни́же… ни́же… Сéли.

Ну, я склони́лся над лю́ком, кричý:

— Добро́ пожáловать, господá! Рад привéтствовать вас в столь ди́ких и недостýпных мéстах.

Тут и пассажи́ры стáли вылезáть поодинóчке. Ви́дят — посáдка соверши́лась благополýчно, стáли успокáиваться, смóтрят на нас во все глазá. Ну, я ви́жу, настáл момéнт взаи́мных представлéний. Вы сáми понимáете, прáвду я сказáть не могý, прихóдится извора́чиваться.

— Так вот, — говорю́, — господá: я, разреши́те предста́виться, профе́ссор геогрáфии Христофóр Вру́нгель. Путеше́ствую тут с нау́чной цéлью. А эт́о мой слугá и проводни́к индéец Фукс. Бу́дем знакóмы. Я здесь обжи́лся, привы́к. Уж вы позвóльте мне считáть вас свои́ми гостя́ми.

— Пожáлуйста, пожáлуйста, — отвечáют они́. — Óчень прия́тно.

А сам ви́жу — не вéрят. Кося́тся на нас… Да и поня́тно: какóй уж профе́ссор в тру́сиках? Я чýвствую, нýжно их заня́ть разговóром, сказáть что́-нибудь значи́тельное, отвле́чь внимáние.

— Прости́те, — спрáшиваю, — а здесь все прибы́вшие?

Они́ переглянýлись, потóм ктó-то заявля́ет:

— Был ещё оди́н высóкий джентльме́н.

— Был, был, — подтверди́ли други́е, — он ещё загорéлся…

— Ах, вот как! Осóбенно интерéсно. Ну-ка, Фукс, — говорю́, — спусти́тесь вниз, посмотри́те, не нýжна ли пóмощь пострадáвшему.

Фукс залéз в каби́ну, потóм вылеза́ет и подаёт щепóтку пéпла: - вот, мол, всё, что остáлось.

— Ах, — говорю́ я, — какóе несчáстье! Высóкий джентльме́н, ви́димо, сгорéл дотлá. Ну что ж подéлаешь, мир прáху егó…

Вдруг смотрю́ — пассажи́ры бегýт в каби́ну, назáд на кормý, так сказáть, столпи́лись там и дрожáт от стрáха. А бáрышня, пассажи́рка, встáла на цы́почки, растопы́рила пáльцы, мáшет рукáми, тóчно летéть собра́лась, кричи́т:

— Ай, мáма!

Ну, я обернýлся и...

Petites nouvelles russes - Les voiles écarlates - Grine - Un petit bateau

Mais le moment est des plus opportuns : l’attention des passagers est distraite, chacun pense à lui-même, beaucoup se sont même évanouis, et juste au-dessus, sur le plafond de la cabine, je remarque une trappe…

Fuchs et moi nous nous extrayons par là et, perchés à l’extérieur, regardons en-dessous. Un fleuve coule sous nos pieds, tandis que la cabine continue à descendre toujours plus bas.

Dès l’atterrissage, par la trappe, me penchant depuis l’extérieur, je crie au reste des passagers : - Bienvenue messieurs-dames ! Heureux de vous accueillir dans un des endroits les plus sauvages et inaccessibles de la planète.

Les passagers sortent de l’habitacle un par un. Se voyant sains et saufs, ils commencent à retrouver des couleurs. Ils nous regardent Fuchs et moi avec de grands yeux. Je me dis qu’il est temps de faire les présentations. Vous comprenez bien que je ne pouvais pas leur raconter la vérité, il me fallait louvoyer.

- Messieurs-dames, je me présente : Christophore Wrounguel, professeur de géographie, voyageant ici à des fins d’exploration scientifique. Et voici mon serviteur et guide, l'Indien Fuchs. Ravi de faire votre connaissance. Je vis ici et connais l’environnement. Permettez-moi de vous considérer comme mes invités.

- Enchantés, me répondent-ils. Très honorés.

Mais je vois bien qu’ils ne croient guère en mon boniment et nous regardent de travers... Et c'est compréhensible : quel genre de professeur se balade en culotte hawaïenne ? Je me dis que je dois détourner leur attention.

- Excusez-moi, demandé-je, il y a tout le monde ? il ne manque personne ?

Ils se regardent puis quelqu'un dit : — Il y avait aussi un grand monsieur...

- C’est vrai, c’est vrai, confirment d’autres, il était même tout feu tout flamme...

- Ah, tiens donc, voilà qui est intéressant. Fuchs, dis-je, allez voir si cet homme a besoin d’assistance.

Fuchs pénètre dans la cabine puis en ressort tenant dans ses mains une poignée de cendres : - Voilà, dit-il, tout ce qui reste de lui…

- Oh, me lamenté-je, quel malheur ! Le grand monsieur a apparemment été réduit en cendres. Eh bien, qu’y pouvons-nous ? Qu’il repose en paix…

Soudain, je vois que les passagers se précipitent vers l’arrière de la cabine - sa poupe que je dirais -, et se blottissent les uns contre les autres, tremblant d’effroi. A ce moment, une jeune femme, une passagère du vol, se dresse sur la pointe des pieds, écarte les doigts, agite les bras comme prête à s'envoler et s’écrie : - Mama mia !...

Je me retourne et…