A. Nekrassov – Le capitaine Wrounguel Chapitre 14b

Wrounguel et les bandits
"A dieu vat !...", illustration du dessin animé

Les aventures du capitaine Wrounguel

Chapitre XIV - L’intouchable capitaine Wrounguel

­

Episode deux - Второ́й эпизо́д

Тако́го посту́пка я от него́ [Фу́кса], призна́ться, не ожида́л, расстро́ился да́же.

Эх, ду́маю, будь что бу́дет… Одно́ спасе́ние — лезть на па́льму. Поле́з. А э́та ора́ва всё бли́же. Я оберну́лся, смотрю́ — наро́д доро́дный, свире́пый, невоспи́танный. Ну и струхну́л, призна́ться. Так напуга́лся, что да́же сла́бость почу́вствовал. Ви́жу — коне́ц пришёл. «Уж скоре́й бы», — ду́маю.

Вцепи́лся в па́льму, пови́с, за́мер и вот слы́шу — они́ уже́ здесь, ря́дом, сопя́т, то́пчутся. И разгово́ры слы́шу; из разгово́ров я по́нял, что́ это за наро́д.

Я-то ду́мал, банди́ты, разбо́йники, охо́тники за ска́льпами, а оказа́лось — про́сто жанда́рмы, то́лько переоде́тые. Не зна́ю, но губерна́тор, оказа́лось, спохвати́лся, пожале́л о свое́й любе́зности и приказа́л нас разыска́ть и линчева́ть на вся́кий слу́чай.

Мину́ту жду, де́сять мину́т. У меня́ уже́ ру́ки уста́ли, дрожа́т, вот-во́т сорву́сь, упаду́.

Ла́дно, ду́маю, всё равно́ оди́н коне́ц. Ну, и слез с па́льмы… И, предста́вьте, не тро́нули. Постоя́л, подожда́л — не тро́гают. Пошё́л не спеша́ — расступи́лись да́же, как от огня́.

Ну, тогда́ побрёл я опя́ть на бульва́р, сел под той па́льмой, где мы с Фу́ксом сиде́ли, и задрема́л. Да так задрема́л, что не заме́тил, как и ночь прошла́. А у́тром на рассве́те яви́лся Фукс, разбуди́л меня́, поприве́тствовал.

— Ви́дите, капита́н, — говори́т, — не тро́нули вас.

— Да почему́, объясни́те?

— А вот, — смеётся он, захо́дит сза́ди и снима́ет у меня́ со спины́ плака́тик: че́реп с мо́лнией, две ко́сти и по́дпись: «Не тро́гать — смерте́льно!»

Где уж он э́тот плака́тик подцепи́л, не беру́сь вам сказа́ть, но на́до ду́мать, что в той бу́дке, на бульва́ре, трансформа́тор стоя́л. Ина́че отку́да бы…

Да-с. Ну, посмея́лись мы, побесе́довали. Фукс, оказа́лось, вре́мени зря не теря́л — взял биле́ты на парохо́д. А на при́стани я предъяви́л свой про́пуск, и нас отпусти́ли без разгово́ров. Да́же каю́ту предоста́вили и счастли́вого пути́ пожела́ли.

Мы расположи́лись по-ба́рски и отпра́вились в Рио-де-Жане́йро пассажи́рами.

При́были благополу́чно, вы́садились. Навели́ спра́вки.

Оказа́лось, «Беду́» тут, недалеко́, вы́бросило на бе́рег. Повреди́ло, коне́чно, но Лом показа́л себя́ молодцо́м, всё привёл в поря́док, поста́вил судно́ в стапеля,́ а сам зажи́л отше́льником.

Petites nouvelles russes : L'intouchable capitaine
L'intouchable capitaine Wrounguel, illustration Vitold Bordzilovsky (Витольд Бордзиловский)

Je dois reconnaître que je ne m’attendais à rien de tel de la part de Fuchs, j’en fus même contrarié.

Eh bien, je pense, à la guerre comme à la guerre... Mon seul salut est de grimper à un palmier. Alors, je grimpe. Et mes poursuivants se rapprochent. Des types costauds, féroces et vulgaires. Oui, je dois l’admettre : j’ai une peur bleue. Si peur que, juché sur mon palmier, je tremble comme une feuille et vois ma dernière heure arriver. « A Dieu vat ! pensé-je ».

Tout là-haut, agrippé, je me fige. Ils sont là, tout près, je les entends, renifler, piétiner. J’écoute leurs conversations et je comprends à quel genre de bonshommes j’ai affaire.

Alors que je me croyais poursuivi par des bandits, des gangsters ou autres chasseurs de scalps, c’étaient en réalité des hommes de main, déguisés, du gouverneur. Je ne sais pas, mais ce dernier s’étant ravisé, avait visiblement regretté sa bienveillance et ordonné qu’on nous retrouvât et qu’on nous lynchât au cas où.

Suspendu ainsi, j’attends une minute, j’attends dix minutes… Et mes mains tremblantes n’en peuvent plus : je suis sur le point de tomber.

« OK, que je me dis, de toute façon il n’y a jamais qu’une seule fin... » Et je descends de mon palmier... Et, imaginez, la horde ne me tombe pas dessus. Je reste ainsi, sans bouger, à attendre mon triste sort, mais ils ne me font rien, ne me touchent pas. Lentement, je fais un pas… Rien. Ils s'écartent même, comme d’un feu...

Là, je rejoins le boulevard et m'assois sous le palmier où Fuchs et moi étions auparavant, et m'endors. Sombrant dans un sommeil si profond que je ne vois même pas la nuit passer. Et le matin, à l'aube, voilà mon Fuchs qui réapparaît, me réveille et me salue : - Vous voyez bien, capitaine : ils ne vous ont pas touché.

- Mais pourquoi donc ? Expliquez-moi...

- Eh bien voyez vous-même, dit-il en riant, et, s'approchant de moi, il décolle l’affiche qu’il avait collée sur mon dos : un crâne et deux tibias zébrés d’un éclair, avec, écrit dessous : « Ne pas toucher, danger mortel ! »

Je ne pourrais vous dire où il l’avait dégotée, mais je suppose que dans la guérite qui nous avait servi de refuge se trouvait un transformateur électrique. Sinon où ?

Voilà l’histoire.

Eh bien, Fuchs et moi avons bien ri et discuté de la chose. Et il s’avère qu’il n’avait pas chômé entre temps : il nous avait trouvé des billets pour un vapeur en partance. Sur le quai, j'ai montré mon sauf-conduit, et ils nous ont laissés monter sans discussion. Nous avons même eu droit à une cabine et on nous a souhaité bon voyage...

Logés comme des seigneurs, nous voilà en route pour Rio de Janeiro.

Arrivés à bon port et sans encombre nous entamons nos recherches.

Nous apprenons que la mer avait rejeté le « Pitoyable » sur le rivage non loin. Bien endommagé, certes, mais Lom s’était révélé plein de courage. Le voilier était sur cale et mon fidèle second y vivotait en ermite...