A. Nekrassov – Le capitaine Wrounguel Chapitre 18c

Les aventures du capitaine Wrounguel
Приключе́ния капита́на Вру́нгеля
Chapitre XVIII - De profundis
Episode trois - Тре́тий эпизо́д
...Мы с капита́ном парохо́да за ча́ркой ро́ма обсужда́ли э́тот заба́вный слу́чай…
Да. Па́льму я ему́ подари́л, он её в сало́не приказа́л поста́вить, вёсла, ко́мпас то́же отда́л, а себе́ оста́вил круг и кормову́ю на́дпись. Всё-таки, зна́ете, па́мять.
Ну, посиде́ли. Он рассказа́л, что идёт в Кана́ду за ле́сом, пото́м он ушёл, а я оста́лся ещё почита́ть све́жие но́вости.
Сижу́, перели́стываю газе́ты. Ну, что там в газе́тах? Бо́льше все объявле́ния, ко́миксы, у́тки, спле́тни, вся́кая дезинформа́ция… И вдруг — заголо́вок на всю страни́цу: «Налёт с во́здуха… Престу́пник бежа́л!»
Я заинтересова́лся, поня́тно. Чита́ю и ви́жу — весь э́тот шум из-за Ло́ма. Он, ока́зывается, на своём зме́е сни́зился во́зле са́мой Фудзия́мы.
А змей-то ведь был из газе́т. Ну и взяла́сь за э́то де́ло поли́ция. Обвини́ли Ло́ма в незако́нном прово́зе запрещённой литерату́ры. Я не зна́ю, чем бы э́то зако́нчилось, но тут, к сча́стью, не́бо покры́лось ту́чами, раздали́сь глухи́е подзе́мные уда́ры… Па́ника, и все разбежа́лись в у́жасе.
На скло́не свяще́нной горы́ то́лько и оста́лись мой ста́рший помо́щник Лом и чины́ япо́нской поли́ции.
Стоя́т, смо́трят друг на дру́га. Земля́ под ни́ми коле́блется… Э́то, коне́чно, необы́чное состоя́ние для пове́рхности на́шей плане́ты, и у мно́гих оно́ вызыва́ет разли́чные проявле́ния стра́ха. Но Лом — он, зна́ете, всю жизнь на борту́, привы́к к ка́чке… Ну, и не суме́л надлежа́щим о́бразом оцени́ть гро́зную си́лу происходя́щего, пошёл не спеша́ вверх по скло́ну горы́. А тут, понима́ете, как э́то говори́тся, «земля́ разве́рзлась», и широ́кая тре́щина легла́ ме́жду беглецо́м и пого́ней. А зате́м всё покры́́лось хло́пьями са́жи и мра́ком неизве́стности.
Поли́ция потеря́ла следы́ Ло́ма и тепе́рь и́щет его́. Но тще́тно.

…Avec le capitaine du vapeur, nous discutons autour d'un verre de rhum, souriant de la tournure des choses…
Je lui offre le palmier, qu’il fait porter dans son salon, ainsi que les rames et la boussole, ne gardant pour moi que la bouée et le panneau portant le nom du « Pitoyable ». Après tout, c’était là un souvenir. Et le brave homme me raconte qu'il fait route vers le Canada pour y charger du bois, puis il me laisse seul et je reste un moment encore à m’informer des dernières nouvelles du monde.
Je feuillette la presse...
Eh bien, que découvre-t-on habituellement dans les journaux ? Des publicités, des bandes dessinées, des blagues à deux sous, des ragots, toutes sortes de fausses nouvelles... Et soudain, un titre en pleine page attire mon attention : « Raid aérien... Le criminel a pris la fuite ! »
A la lecture, je comprends qui a causé tout ce tintouin : Lom, mon second ! En effet, lui et son cerf-volant avaient atterri sur les pentes du mont Fujiyama.
Rappelez-vous, nous avions confectionné le cerf-volant à partir de journaux. La police japonaise s’était immédiatement saisie de l'affaire, accusant Lom d’avoir introduit illégalement de la littérature interdite dans le pays.
Qui sait comment cela aurait pu finir, mais heureusement à cet instant, le ciel s’était couvert de nuages, accompagnés de grondements sourds venus des entrailles de la terre… La panique : tout le monde s’était enfui, terrifié.
Sur le versant de la montagne sacrée, ne restaient que Lom et la police nipponne.
Se faisant face, ils se toisent. Le sol sous leurs pieds se met à trembler... C'est, bien sûr, une chose bien peu courante sur le plancher des vaches, et chez beaucoup, cela provoque une peur panique. Mais Lom, vous savez, avait passé son existence en mer, il était habitué à ce que ça tangue…
Bon, bien qu’incapable d’analyser et de comprendre les forces formidables en œuvre sous ses pieds, il avance prudemment sur le flanc de la montagne. Et puis, voyez-vous, à ce moment, comme il est dit dans les Ecritures, « la terre s’est ouverte »¹, et une large béance s’est creusée entre le fugitif et ses poursuivants. Enfin, dans une obscurité insondable, une neige de cendre a tout recouvert.
L’article s’achevait en disant que la police avait perdu sa trace et le recherchait. Mais, en vain...

