Alice – La nature n’attend pas ! (IV.01)

Petites-nouvelles-russes - Alice - Hermann le cinéaste
Hermann le cinéaste

Chapitre quatre :
La nature n'attend pas !
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Глава четвёртая:
Натура не ждёт !

 

Premier épisode - Первый эпизод

— Ты что здесь делаешь? — спросил вдруг Герман, заметив Алису. – И здесь успела?
— Мы очень испугались, — ответила Алиса. Она хотела показать девушку, которая тоже испугалась, но девушка, оказывается, незаметно ушла.
— Вот, — расстроился Герман, — я же говорил, что детей типовыми стариками запугать можно!
— Я думала, что он из прошлого, на машине времени.
— Нет, не бойся, таких упрощённых дедов даже двести лет назад не было. Хотя я точно не знаю. У тебя что, каникулы уже?
— Каникулы. А вы картину снимаете?
— Историческую ленту.
— С эффектом присутствия?
— И симфонией запахов и термоэффектов.
— А сегодня будете снимать?
— Сегодня? Вот не знаю, что нам теперь делать с массовкой. Старики неудачные... Знаешь что? Сгоняем-ка мы на натуру. На Чёрное море. Хочешь с нами?
— Очень хочу! А как папа?
— С папой я свяжусь, — сказал Герман. — Надо только с режиссёром поговорить. Володя! Володя, Чулюкин! Где ты?
— Ну что? — спросил голос из кустов, и тут же на дорожке показался режиссёр, быстрый, невысокий, в очень модной мексиканской шляпе с бубенчиками.

Режиссёр быстро передвигался и быстро говорил, но думал он, видно, ещё быстрее, и часто фраза у него не договаривалась, потому что мысли заставляли, не кончив первую, начинать вторую.

— Что, у нас получилось несчастье? — спросил он. — Старики оплошали, и не только... А впрочем, у тебя есть соображения по части... Может, нам перейти в павильон?
— Володя, отпусти меня на побережье. Мне нужен закат, чтобы с фиолетовыми облаками. Всё равно день пропал.
— А как же Мария Васильевна?
— Она обойдётся.
— И всё-таки... А впрочем, поезжай. Только чтобы к утру вернуться, а то Мария Васильевна...

Тут Чулюкин повернулся и исчез в кустах. Будто его и не было.

Petites-nouvelles-russes - Alice - Equipe de cinéastes

- Alice, que fais-tu ici ? s’exclame soudain Hermann, en apercevant la fillette.
- Nous avons eu très peur, lui répond Alice, et elle veut lui présenter la jeune fille qui l’accompagnait et qui également avait eu peur, mais celle-ci, entre temps, était repartie tranquillement.
- Voilà ! dit Hermann tout secoué. J’avais bien dit qu’on pouvait effrayer les enfants avec ces vieillards de cartes postales !
- Je pensais qu'ils venaient du passé, dans une machine à voyager dans le temps.
- Non, tu n’as pas à avoir peur : il y a trois cents ans de tels vieux n’existaient pas. Bien que je ne sois pas sûr. ...Tu es déjà en vacances Alice ?
- Oui, en vacances… Vous tournez un film ?
- Un film historique...
- Avec des effets spéciaux tout nouveaux ?
- Et des symphonies de senteurs et d’effets thermo-sensibles. Les spectateurs ressentiront le froid et la chaleur.
- Vous filmez aujourd'hui ?
- Aujourd'hui ? Je ne sais plus quoi faire avec tous ces figurants. Ces machines ne sont pas au point... Tu sais quoi, Alice ? Nous devons tourner une scène en pleine nature... au bord de la Mer Noire. Veux-tu te joindre à nous ?
- Oh oui, j’aimerais bien ! Mais papa ?
- Je vais le contacter, dit Hermann. Il faut juste que je prévienne aussi le réalisateur… ...Volodia ! Volodia ! Où es-tu, mon vieux ?
- Quoi donc ? demande une voix d’entre les buissons ; et aussitôt un bonhomme apparaît, qui marche d’un pas rapide, petit de taille, coiffé d'un chapeau mexicain à clochettes (très à la mode en 2089).

Le réalisateur bougeait vite et parlait vite, mais apparemment ses pensées allaient encore plus vite, et souvent il n'arrivait pas à finir une phrase, car ses pensées l'obligeaient à commencer la seconde avant d’avoir terminer la première.

- Quoi encore, nous avons joué de malchance ? demande-t-il. Les vieux ont commis des gaffes, et pas qu’eux... Mais, dis-moi, qu’en penses-tu ?... On devrait peut-être retourner au studio ?
- Volodia, laisse-moi me rendre sur les bords de la Mer noire. J'ai besoin d'un beau coucher de soleil avec des nuages mauves. Ici, de toute façon, la journée est gâchée…
- Et qu'en est-il de Maria Vassilievna ?
- Elle saura se débrouiller.
- Et pourtant… Bon, c’est d’accord, vas-y. Seulement sois de retour demain matin, sinon, tu sais, Maria Vassilievna…, prévient le réalisateur.

Puis celui-ci, toujours pressé, tourna le dos et disparut dans les buissons comme s'il n'était jamais venu…