Alice – Les pirates du crépuscule (VI.04)

Chapitre six :
Les pirates du crépuscule

Глава шестая:
Пираты на закате

 

Episode quatre  - Четвёртый эпизод

Petites-nouvelles-russes - Alice - Le canot s'éloigne

Показался второй робот с чемоданчиком. И Алиса узнала чемодан Светланы Одинокой! Робот шёл медленно и важно, и последние лучи солнца играли на его теле. Он нёс в руке палку и тыкал ею в спину старику – типовому деду, которого гнал перед собой.Ой, – сказала Алиса, – старик!

Руки деда были связаны за спиной, борода повисла на грудь, но рот был свободен. Старик что-то сердито бормотал.

«Робот робота ведёт», – хотела сказать Алиса, но удержалась. Ведь старик был самым обыкновенным и хорошо сделанным роботом, хоть и с причудами, потому что был кинозвездой. Он, правда, грозил Алисе палкой на бульваре, но, как потом объяснил Герман, никогда бы её не ударил. Просто у него была такая роль в кино – сердитый старик.

– Ох, грехи наши тяжкие! – бормотал старик, забираясь в лодку. – За что же это такая напасть – поймали меня железные люди-антихристы!

Тут он увидел Алису и совсем расстроился.

– Дитё-то за что? Это как же получается? Дитё-то малое…
– Молчать! – сказал робот. – Неповинующихся мы отправляем за борт.
– Ой-ой-ой! – сказал старик и умолк.

Робот включил двигатель, и лодка бесшумно прокралась к выходу из бухты. Роботы вели её поближе к скалам – видно, боялись попасться на глаза киношникам. Только отойдя вдоль берега на большое расстояние, лодка повернула в открытое море. Роботы приказали пленникам лечь на дно, а сами достали из-под скамейки широкие мексиканские шляпы, надели их и издали стали похожи на отдыхающих.
Тихонько шипел двигатель, стучали волночки о пластиковый борт лодки, и Алисе показалось, что с берега кто-то кричит:

– Алисааа! Где ты?

Но, может быть, ей это только показалось.

Petites-nouvelles-russes - Alice - Mante martienne - logo

Le second robot revient portant une petite valise. (Alice reconnaît le minimiseur de Svetlana Solitaria !) Il marche lentement et d'un pas solennel. Les derniers reflets du soleil couchant jouent sur son corps métallique. De son autre main, il enfonce un bâton dans le dos d’un vieil homme, le poussant devant lui.

- Ho, dit la fillette : le grand-père robot !

Celui-ci a les mains attachées dans le dos, sa barbe pendouille sur sa poitrine, mais lui n’a pas été bâillonné. Il marmonne entre ses dents et semble très énervé.

« Voilà qu’un robot dirige un autre robot... », voudrait dire Alice, mais elle se retient.

« Après tout, pense-t-elle, le grand-père est un robot bien bâti et bien imaginé, avec des bizarreries, certes, mais c’est parce qu’il est une star du cinéma : bien sûr, il m’a menacé avec un bâton quand nous étions sur le boulevard, se souvient-elle, mais comme Hermann me l’a expliqué, il ne m'aurait jamais frappée…. C'est juste qu'il devait jouer un rôle dans le film : celui d’un vieux grognard grognon... »

- Oh, graves sont nos péchés ! murmure le vieillard en montant dans la barque. Pourquoi un tel malheur ? Les antéchrists du peuple de fer m'ont capturé !

Voyant la fillette, il s’écrie tout bouleversé :

- Pourquoi le loupiot ? Comment pouvez-vous lui faire ça ? Cette enfant, si petite encore...
- Silence ! lui lance le robot de métal. Nous jetons les rebelles par-dessus bord !
- Oh, quel grand malheur ! soupire le grand-père et puis il se tait...

Les robots ont démarré le canot qui glisse à présent sans bruit vers la sortie de la baie. Tels des pirates, les robots naviguent au plus près des rochers. Apparemment, ils ont peur d'attirer l'attention des cinéastes. Ce n'est qu'après avoir longtemps longé la côte qu’ils mettent le cap vers la haute mer. Ils ont forcé les captifs à s'allonger dans le fond du canot et pour eux-mêmes ont sorti de dessous le banc deux larges chapeaux mexicains qu’ils mettent sur leur tête afin de ressembler, de loin, à des vacanciers.

Le moteur de l’embarcation ronronne doucement, les vagues battent sa coque en plastique. Il semble qu’à ce moment-là Alice entend crier depuis le rivage :

- Aliiice ! Où es-tu ?

Ou peut-être la fillette l’a-t-elle seulement imaginé...