Alice – Au château du cap San Bonifacio (IX.06)

Petites-nouvelles-russes - Alice - L'armée des robots
L'armée des robots rouillés

Chapitre neuf :
Au château du cap San Bonifacio

Глава девятая:
В замке на мысе Сан-Бонифацио

 

Episode 6  - Шестой эпизод

Роботы, проржавевшие за дни скитания по волнам, повредившие в качке некоторые ценные детали своих электронных мозгов, выбрались на берег и тут, просохнув, начали действовать. Один из десяти в своё время был запрограммирован как робот-сержант, робот-шеф, способный принимать решения в присутствии противника и командовать другими.

Шеф-робот организовал свою команду на военный лад, и в его проржавевшем мозгу появилась мысль о том, что если уж он оказался на острове, то, значит, ожидавшаяся сто с лишним лет война всё-таки началась и пора приступать к покорению противника.

В первый же день пребывания на острове роботы обнаружили среди камней перевёрнутую пластиковую лодку прогулочного типа, настолько простую в управлении, что ею мог бы управлять и ребёнок. И шеф-робот послал двоих своих солдат на берег, в разведку.

Они вернулись через несколько часов, и не одни, с добычей – двумя пленными пластиковыми роботами.

Шеф-робот объявил на острове военное положение, приказал заложить себе памятник и тут же направил на берег ещё одну экспедицию. Он надеялся, что удастся достать оружие. Оружия не было. Зато попались ещё пленные – Алиса и старик-киноробот.

Герман Шатров, как и вся киногруппа, не ложился спать в ту ночь, а обшаривал с фонарями ближайшие скалы в поисках Алисы и старика. Не спали спасатели Крымской станции, флаеры которых, плохо оборудованные для ночных полётов, кружили над побережьем; не спали и туристы, лагерь которых — двадцать три палатки — лежал за горой. Туристы тоже искали девочку и старика...

Не подозревал об этом и Алисин отец, директор Московского зоопарка. Правда, он спал спокойно, зная, что Алиса в полной безопасности в Крыму, с его приятелем Германом Шатровым, – отцу пока ничего сообщать не стали. Зачем беспокоить человека раньше времени?

…В половине первого ночи спасатель Соснин, пролетая на бреющем полёте над одной незаметной бухточкой и осветив её, увидел на песке несколько следов, превышающих размером человеческие. Следы вели наверх, по склону горы. Пролетев над цепочкой следов, он увидел в одном месте рассыпанные ракушки и камешки, которые переливчато заблестели под светом его фонаря.

Petites-nouvelles-russes - Alice - Un flyer dans la nuit
Un flyer dans la nuit tout phare allumé

Le métal des robots avait rouillé durant leurs jours d'errance sur les flots. Sous l’effet du tangage, certaines parties essentielles de leur cerveau électronique avaient été endommagées. Après avoir débarqué et avoir laissé plusieurs heures sécher leur carcasse au soleil, l’un après l’autre ils s’étaient activés. Ils étaient dix, et l'un d’eux avait été autrefois programmé pour devenir leur sergent-chef et, à leur tête, faire preuve d’initiative face à l'ennemi.

Il organisa sa petite troupe de manière toute militaire, et, dans ses circuits rouillés, il se dit que s’ils avaient débarqué sur cette île c’est qu’alors la guerre avait bel et bien commencé. Une guerre attendue depuis plus de cent ans. Il jugea donc qu’il était temps de se préparer au combat.

Au premier jour de leur débarquement, les robots avaient trouvé près du rivage une petite embarcation en plastique échouée là. Un canot si facile à diriger que même un enfant aurait pu le faire. Le chef robot avait envoyé alors deux de ses soldats à terre, en reconnaissance.

Les deux éclaireurs étaient revenus quelques heures plus tard, et pas seuls : ils avaient capturé deux robots. Deux robots de plastique !

Le robot en chef décréta immédiatement la loi martiale sur l'île, ordonna de construire un monument en son honneur, et décida aussi l’envoi d’une seconde expédition à terre. Il espérait pouvoir se procurer des armes. L’expédition ne trouva aucune d'arme mais ramena deux nouveaux prisonniers : Alice et le vieux robot de cinéma.

Cette nuit-là, Hermann Chatrov, tout comme son équipe, ne dormit pas. A la lueur de lanternes, ils fouillèrent les rochers les plus proches, espérant retrouver les deux disparus. Les sauveteurs du centre de secours de Crimée ne dormirent pas non plus. Leurs flyers, mal équipés pour le vol de nuit, survolèrent la côte. Les touristes qui séjournaient dans les vingt-trois tentes du camping situé au pied de la montagne, eux aussi ne purent fermer l’œil. Tous cherchaient en vain la fillette et le grand-père...

Le père d'Alice, le professeur Seleznev, directeur du zoo cosmique de Moscou, n’avait aucune idée de ce qui se tramait. Pour dire vrai, il dormait paisiblement, sachant que sa fille, en Crimée, se trouvait en complète sécurité, sous la protection de son ami le cinéaste Hermann Chatrov. Personne cette nuit-là n’osa le prévenir de la disparition de la fillette. Pourquoi déranger quelqu’un avant l’heure ?

...À une heure et demie de la nuit, un sauveteur du nom de Sosnine, effectuant à bord de son flyer un vol en rase-mottes au-dessus d'une petite baie vit, à la lumière de son projecteur, plusieurs empreintes de pas sur le sable, des marques bien plus larges que celles de pieds humains. La piste remontait le flanc de la montagne. Survolant ces empreintes, sous le faisceau de son phare il aperçut à un endroit des coquillages et des cailloux épars qui brillaient d'un éclat irisé...