Par les vallées et les collines – fin
Petite histoire d’une chanson :
Par les vallées et les collines
По долинам и по взгорьям
Fin
Un chant devenu international
Cette chanson connut une diffusion internationale, célébrant (un peu) l’héroïsme des armées blanches, (beaucoup) les partisans communistes, et, parfois,… d’autres luttes et d’autres héros.
Dès 1934, il existe une version allemande ‘rouge’, d’abord portée par les Socio-démocrates, puis reprise, après-guerre en Allemagne de l’Est – sous le titre : "Partisanen vom Amur" - lire le texte en allemand et sa traduction... en russe. Rappelons-nous que Karl Marx et Friedrich Engels étaient tous deux natifs germaniques...
En 1937, l’année même où Piotr Parfionov, l’auteur putatif de la version pro-bolchevique, fut exécuté par ordre de Staline, le chant était repris par les partisans espagnols qui combattaient le régime franquiste sous le titre "El Himno del Guerrillero". Différentes versions du texte (en espagnol) ont été rajoutées sur cet air, décidément très inspirateur ! Lire le texte en espagnol .
Diffusée après la Seconde guerre mondiale dans l'ensemble des pays du 'Bloc de l'Est', la version rouge fut traduite en de nombreuses langues.
Voici celle, en serbe (ou en croate - je vous laisse choisir), qu'on fredonnait dans la défunte Yougoslavie...
La version ‘rouge’ reste encore aujourd’hui très appréciée... en Corée (du Nord, bien entendu). Les paroles sont sous-titrées en coréen : je vous laisse le soin de les traduire…
En France : ‘Par les vallées et les collines’
en blanc, rouge et noir...
Une version française fut écrite dans les années soixante qui rend hommage aux Russes blancs anti-communistes, avant qu’elle ne passe dans le florilège des scouts, de certaines troupes d’élite et de quelques royalistes nostalgiques…
(Nota : on y parle ici de Dénikine : Le général Anton Dénikine, chef d'état-major dans les armées impériales pendant la Première Guerre mondiale et commandant en chef de l'Armée des Volontaires – ‘blancs’ - pendant la guerre civile russe.)
De leur côté, les ‘Rouges’ déclament une autre version qui honore les partisans de Lénine (dans cette adaptation, Dénikine cède la place au Grand Lénine – ça rime !). La voici chantée par Catherine Ribeiro et les Chœurs de l’Armée Rouge en 1976 .
Après les versions ‘blanche’ et ‘rouge’, il fallait bien une version ‘noire’ – c’est-à-dire anarchiste. Voici celle d’Etienne Roda-Gil (1968), un fils d’exilés catalans, parolier libertaire et proche du mouvement anarchiste : La Makhnovchtchina, écrite en mémoire des troupes de Nestor Makhno, commandant pendant la Guerre civile l’Armée Révolutionnaire Insurrectionnelle Ukrainienne qui combattit à la fois les forces bolcheviques et celles des Russes blancs. Pas de chance (pour les Anarchistes et peut-être pour les Ukrainiens), elle fut défaite par les Rouges et Maxhno mourut en exil...
Leur slogan, « Mort à tous ceux qui font obstacle à la liberté des travailleurs » (Смерть всім, хто на перешкоді добутья вільності трудовому люду en ukrainien), en dit long sur leurs intentions...
A l’époque, une version, semble-t-il, aurait existé en langue ukrainienne, sans qu’il n’en soit restée de traces. La version française a depuis été traduite (lire la traduction de La Makhnovchtchina en russe) Retour à l’envoyeur, en quelque sorte !
© 19.07.2009 владимир платоненко
Voici, enfin, pour nos amis Corses (parfois un peu nationalistes), une version plus insulaire.
Chjami Aghjalesi : U Partigianu