Alice – Branle-bas de combat ! (X.04)
Chapitre dix :
Branle-bas de combat !
Глава десятая:
Оружие к бою!
Episode quatre - Четвёртый эпизод
Алисе захотелось нырнуть в воду и поплыть к далёким огонькам, но она понимала, что утонет — она очень устала и ослабела без воды и пищи, переволновалась, и руки двигались еле-еле, не слушались.
И даже коленки дрожали.
Только Алиса решилась продолжить своё путешествие в поисках воды, как неподалёку раздались тяжёлые редкие шаги. Один из роботов медленно спускался к морю. На мгновение его силуэт заслонил лунную дорожку, и Алиса узнала по каске шефа-робота. Он подошёл к воде и остановился, с хрустом подняв железные руки и скрестив их на груди.
Теперь Алисе никак нельзя было вылезать из-за камня: робот обязательно услышал бы её. А шеф всё не уходил. Он стоял на берегу, смотрел на огоньки далёкого берега и, наверно, думал. Может, стоит узнать его мысли? Алиса тихонько достала наушник из сумки. Повернула колёсико на миелофоне, пока не настроилась на мысли робота. И вот они уже ясно слышны. Робот думал медленно и со скрипом.
«Десант... Надо высадить десант затемно. Они не ждут нападения? Они лягут спать. Захватим оружие… Где же подкрепления? Нет подкреплений. Нет связи с центром... Завтра будет связь... На острове в крепости оставим охранение... Пленные будут работать. Человека маленького надо убрать. И в воду. Чтобы следов не осталось... в воду. Всегда надо концы в воду… Крым – плацдарм… Послезавтра на Москву…»
— Я сержант — сказал вдруг робот вслух. — Я произвожу себя в лейтенанты. Завтра произведу себя в генерал-майоры. Да здравствую я ! Ура! Ура! Ура!
И снова мысли:
«... Мы освободим всех пленных роботов, и армия моя несокрушима... пора поднимать по тревоге... Нет, сначала сам уберу маленького человека... Он слишком много знает...»
Робот перестал думать, опустил руки, ударив со звоном ладонями по бокам, и пошёл наверх, к тюрьме, из которой Алиса так недавно выбралась.
Алиса поняла, что теперь не до воды. Надо спрятаться, пока её не нашли. Она выскочила из-за камня и побежала вдоль берега, ища надёжное укрытие. Но островок был гол, и обыскать его можно было в две минуты.
Alice voudrait plonger, rejoindre à la nage les lumières lointaines qu’elle aperçoit, mais elle comprend qu'elle risque de se noyer : elle est si fatiguée, si faible, déshydratée et sans nourriture, pleine d’inquiétude ; ses mains sont tout engourdies et ne lui obéissent plus.
« Même mes genoux ont la tremblotte, remarque-t-elle... »
Il lui faut d’abord trouver de quoi boire…
Soudain, elle entend des pas lourds qui s’approchent. C’est un des robots de métal. Pendant un instant, sa haute silhouette masque le reflet de la lune. Au casque qu’il porte, Alice immédiatement reconnaît le chef. Arrivé sur la plage il s'arrête. Là, dans un crissement de ferraille, il soulève et croise, pensif, ses bras de fer sur sa poitrine d’acier.
La fillette est bien coincée. Elle ne doit surtout pas sortir de derrière la pierre où elle s’est blottie : le robot l'entendrait certainement. Va-t-il rebrousser chemin ? Non : il est toujours là, sur le rivage. Contemplant les lumières lointaines de l’autre côté de la baie, il semble comme perdu dans ses pensées...
« Peut-être pourrais-je savoir ce qu’il a dans la tête ?... »
Sans bruit, Alice sort l'écouteur de son sac. Elle tourne la bouton du myélophone jusqu'à trouver la bonne fréquence pour capter les pensées du robot. Voilà : maintenant elle peut les entendre parfaitement.
Le cerveau du chef-robot grince et réfléchit lentement :
« Un raid... Pourquoi pas un raid de nuit. Se doutent-ils d’une attaque imminente ? Ils vont bientôt dormir. Prenons les armes !... Où sont les renforts ? Il nous faut des renforts ! Pas moyen d’entrer en communication avec l’état-major... Demain nous établirons la liaison… Nous ne laisserons que quelques sentinelles sur l'île pour contrôler la forteresse... Les prisonniers travailleront jusqu’à l’épuisement ! Mais il faut avant tout qu’on se débarrasse de la petite humaine ! La noyer, c’est ça ! Pour qu'il n’en reste aucune trace... La noyer ! Comme ça : ni vu ni connu !… … La Crimée est une tête de pont… Après-demain : c’est Moscou que nous soumettrons !…»
- Je suis sergent, s’écrie soudain le robot à haute voix. Je me nomme au grade de lieutenant. Et demain, je me décernerai le titre de général en chef. Vive moi ! Vive moi ! Hourra ! Hourra ! Hourra !…
Puis il replonge dans ses pensées :
« ... Nous libérerons tous les robots esclaves, et notre armée sera indestructible... Il est temps de sonner le rassemblement... Non, d'abord je dois moi-même liquider la petite humaine... Elle en sait trop... »
Le robot a cessé de penser. Il décroise ses bras et claque ses paumes contre ses flancs de métal. Il s’éloigne et remonte en direction de la prison sans se douter qu’Alice s’est échappée et a tout entendu.
Elle réalise qu'il n’est plus temps de trouver à boire. Elle doit obligatoirement se cacher avant que toute la horde des robots ne se lance à sa recherche. Elle saute de derrière le rocher où elle s’était dissimulée et court le long du rivage pour trouver un abri plus sûr. Mais l'îlot est nu et les robots pourraient la découvrir en un clin d’œil.