Valse de guerre – Les bouleaux de Russie – suite

Petites nouvelles russes - Valse de guerre - Les bouleaux de Russie

Les bouleaux de Russie (suite)

Le bouleau (l’arbre) est intimement lié à la culture russe...

Мы переехали горы, и первый предмет, поразивший меня, была берёза, северная берёза! сердце моё сжалось…’ А. Пушкин.

‘Nous franchîmes les montagnes, et la première chose qui me frappa ce furent les bouleaux, les bouleaux septentrionaux ! mon cœur alors se serra…’ Alexandre Pouchkine.

Source en russe : 'Pourquoi le bouleau est-il considéré comme un symbole en Russie ? ’Lire.

Interprétée en 1961 par Alexeï Ousmanov et Victor Selivanov
(Алексей Усманов и Виктор Селиванов)

Les bouleaux (Берёзы) 1959


Paroles de Vladimir Lazarev - Musique de Marc Fradkine

Слова: Владимир Лазарев - Музыка: Марк Фрадкин

Я трогаю русые косы,
Ловлю твой задумчивый взгляд.
Над нами весь вечер берёзы
О чем-то чуть слышно шумят.
Берёзы, берёзы,
Родные берёзы не спят.

Быть может, они напевают
Знакомую песню войны,
Быть может, они вспоминают
Суровые годы войны?
Берёзы, берёзы,
Родные берёзы не спят.

Неужто свинцовой метелью
Земля запылает окрест
И снова в солдатских шинелях
Ребята уйдут от невест?
Берёзы, берёзы,
Родные берёзы не спят.

Я трогаю русые косы,
Ловлю твой задумчивый взгляд.
Не спят под Москвою берёзы,
В Париже каштаны не спят.
Берёзы, берёзы,
Родные берёзы не спят.

Je caresse tes tresses châtain-clair
Je saisis ton regard pensif.
Toute la soirée, au-dessus de nous les bouleaux
Bruissent d’un murmure à peine audible.
Bouleaux, bouleaux,
Nos chers bouleaux ne dorment pas.

Peut-être qu'ils fredonnent
Un air martial familier,
Peut-être se souviennent-ils
Des dures années de guerre ?
Bouleaux, bouleaux,
Nos chers bouleaux ne dorment pas.

Tout autour, par un blizzard de poudre et de plomb,
La terre s’enflammera-t-elle,
Et qu’encore vêtus de leur uniforme
Les garçons devront-ils quitter leur promise ?
Bouleaux, bouleaux,
Nos chers bouleaux ne dorment pas.

Je caresse tes tresses châtain-clair
Je saisis ton regard pensif.
Tout autour de Moscou les bouleaux ne dorment pas,
A Paris les marronniers ne dorment pas.
Bouleaux, bouleaux,
Nos chers bouleaux ne dorment pas.

Quelques mots sur cette chanson...

Chanson extraite du film ‘Le premier jour de paix’ (Первый день мира) réalisé en 1959 par Jacob Segel (Яков Сегель) qui relate le retour dans son village le soldat Mikhaïl Platonov aux premiers jours de paix, en 1945. Mais l’écho de la guerre est encore dans toutes les têtes et les mémoires, et la machine infernale de la haine ne peut s'arrêter tout de suite. Mikhaïl mourra à la veille de l'aube d’un monde fait d’amours inassouvis, de rêves inassouvis… (Visionner)

***

Bouleau de Russie – Russie des bouleaux (Берёза-Россия)


Paroles de Andreï Govrilov - Musique de Boris Chapiro

Слова: Андрей Гаврилов - Музыка: Борис Шапиро

Я дерево видел в затихшем лесу
И память о нём в своём сердце несу.
Берёза.

Сквозь каску бойца она проросла
И сколько в ней грусти и сколько тепла. Берёза.

Как будто узнала о том, что весной
Весною военной, весной грозовой
Убит здесь мальчишка, ровесник мой.

В отверстии от пули зелёный росток
Кривясь и царапаясь выбрался, смог.
Берёза.

Хотя ему было совсем невдомёк
Что горе как дыма берёзовый сок.
Берёза.

Природа привычкам своим верна
Весною другая сменилась весна
И в воздухе мирный берёзовый запах.
Война уходила на запад, на запад
Берёза-Россия, Россия-берёза!

Я дерево видел в затихшем лесу
И память о нём в своём сердце несу.
Берёза.

Какую же веру в себе обрести
Чтоб через железо до звёзд прорасти.
Берёза.

Я верю в берёзу, я верю в Россию
И если придётся – все грозы осилю
Я верю в берёзу, я верю в Россию
Я грозы осилю, я верю в Россию!

J'ai vu un arbre dans une forêt paisible
Et je garde son souvenir dans mon cœur.
Bouleau...

Il a poussé, transperçant le casque du soldat ;
Oh combien en lui de tristesse et de chaleur il y a !
Bouleau...

Comme s’il avait su qu'au printemps
- Un printemps martial, un printemps orageux -
Un garçon de mon âge était tombé ici.

Une pousse verte s’est extirpée et a poussé
Par le trou laissé par la balle.
Bouleau...

Ignorant, inconscient du chagrin,
Telle les vapeurs de son eau, de sa sève¹.
Bouleau…

La nature est fidèle et a ses habitudes :
Le printemps a fait place à un autre printemps
Et un parfum de bouleau, paisible, est dans l'air.
La guerre s’en est allée à l'ouest, plus à l'ouest.
Bouleau de Russie, Russie des bouleaux !

J'ai vu un arbre dans une forêt paisible
Et je garde son souvenir dans mon cœur.
Bouleau...

Combien de confiance lui faut-il
Pour qu’il puisse ainsi croître à travers le métal
Et rejoindre les étoiles ! Bouleau...

Je crois au bouleau, je crois en la Russie
Et, s'il le faut, je surmonterai tous les orages
Je crois au bouleau, je crois en la Russie
Je surmonterai les orages, je crois en la Russie !

1- Les Russes emploient la sève du bouleau comme boisson ou, en y ajoutant du houblon et de la levure, en tirent une sorte de bière.

***

Aujourd’hui encore, au XXI° siècle, cette image du bouleau comme symbole de la Russie, d’une Russie profonde liée à la terre et aux arbres, reste vivace…

Les bouleaux (Берёзы) 2002


Paroles de Mikhaïl Andreev - Musique d'Igor Matvienko

Слова: Михаил Андреев - Музыка: Игор Матвиенко

Отчего так в России берёзы шумят,
Отчего белоствольные всё понимают,
У дорог, прислонившись, по ветру стоят,
И листву так печально кидают.

Я пойду по дороге, простору я рад
Может это лишь всё, что я в жизни узнаю,
Отчего так печальные листья летят,
Под рубахою душу лаская

А на сердце опять горячо, горячо,
И опять и опять без ответа
А листочек с берёзки упал на плечо
Он как я оторвался от веток

Посидим на дорожку родная с тобой
Ты пойми я вернусь, не печалься не стоит
И старуха махнёт на прощанье рукой
И за мною калитку закроет

Отчего так в России берёзы шумят,
Отчего хорошо так гармошка играет,
Пальцы ветром по кнопочкам враз пролетят,
А последняя, эх, западает.

А на сердце опять горячо, горячо,
И опять и опять без ответа,
А листочек с берёзки упал на плечо,
Он как я оторвался от веток

(Два раза)

Pourquoi les bouleaux bruissent-ils si fort en Russie,
Pourquoi leur tronc blanc comprend-il tout,
Au bord des routes, adossés au vent, ils se tiennent debout,
Et dispersent-ils leurs feuilles si tristement.

Je vais suivre la route, je suis heureux d'être dans ces vastes espaces.
Peut-être, de la vie, est-ce juste tout ce que j’apprendrai :
Pourquoi ces feuilles tristes s’envolent-elles
Et viennent-elles jusque sous ma blouse afin de caresser mon âme...

Et sur mon cœur à nouveau, si chaudement,
Et encore et toujours sans donner de réponse,
Du bouleau une feuille est tombée sur mon épaule ;
Elle, comme moi, détachée de sa branche.

Prenons le temps, ma mère, avant que je m’en aille...
Tu sais que je reviendrai : ne sois pas triste !
Et la vieille me fera ses adieux
Et derrière moi refermera la porte.

Pourquoi les bouleaux bruissent-ils si fort en Russie,
Pourquoi le bandonéon joue-t-il si bien ?
Les doigts comme le vent survoleront tous les boutons,
Et seul le dernier, hélas, lui se bloquera !

Et sur mon cœur à nouveau, si chaudement,
Et encore et toujours sans donner de réponse,
Du bouleau une feuille est tombée sur mon épaule ;
Elle, comme moi, détachée de sa branche.

(Bis)

La chanson fut interprétée dans la série télévisuelle ‘Le poste de police’ (Участок), réalisé par Alexandre Baranov (Александр Баранов) en 2003, racontant les démêlés au quotidien d’un lieutenant de police affecté dans un district rural. Visionner.

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