Alice – Sur l’île des contrebandiers (VII.01)
Chapitre sept :
Sur l’île des contrebandiers
Глава седьмая:
На острове контрабандистов
Premier épisode - Первый эпизод
Остров, к которому причалила лодка с пленниками, был невелик, каменист, и, хоть лежал неподалёку от берега, к нему редко приставали лодки. Нечего тут было смотреть. Когда-то, лет двести-триста назад, на острове жили контрабандисты и соорудили здесь каменный дом, вернее, хижину. Крыша давно обвалилась, но в ней можно было укрыться от ветра. Недавно здесь работали археологи. Археологи ничего не нашли, но оставили после себя несколько ям и траншей, прорезавших центр острова.На картах остров не значился — слишком он мал и незначителен, а для судоходства он никакой опасности не представлял — в этот пустынный уголок Крымского побережья редко заглядывали суда.
Всего этого Алиса, конечно, не знала. Для неё остров был большой скалой, вылезающей из воды, скалой пустынной, без единого деревца. Солнце уже зашло, и остров был сиреневым и мрачным. Баржа, приткнувшаяся к нему, казалась чёрной.
Когда лодка подошла к самому берегу, из развалин хижины вышел робот, такой же большой и ржавый, как те, что взяли в плен Алису, и спустился к воде.
— Добыча есть? — спросил он.
— Один большой человек и один маленький, — сказал робот.
— Для начала неплохо, — сказал новый робот. — Я доложу шефу.
Он повернулся, скрипнув суставами, и скрылся в развалинах — бывшем приюте контрабандистов.
Робот вывел Алису и старика на берег, отключил пульт управления. Другой развязал пленникам руки и вынул кляп изо рта Алисы.
— Хулиганы какие-то! — сказала Алиса, отдышавшись. — Со мной-то вы справились, а каково вам будет, когда люди возьмутся за вас в серьёз!
Роботы как будто не слышали eё. Они стали по стойке «смирно», ожидая, когда снова вышедший из развалин робот подойдёт к ним.
— Шеф благодарит за службу, — сказал он.
Роботы в ногу потоптались на месте и замерли.
— Шеф не может сейчас смотреть добычу. Он есть занят.
Роботы снова потоптались и снова замерли.
— Можете отдыхать, — сказал местный робот. — Но только знать меру. Ясно?
— Так точно! — сказали роботы хором, мигнули круглыми глазами и ушли, сразу забыв о пленниках.
L'île sur laquelle vient de s’amarrer le canot avec les captifs est petite, rocheuse, et bien qu'elle se trouve non loin de la côte, les bateaux ne s'y rendent que rarement. Il n'y a rien à voir. Autrefois, il y a deux ou trois cents ans, des contrebandiers séjournaient sur cet îlot et y avaient construit une baraque en pierre. Depuis longtemps son toit s’était effondré mais il était encore possible de s'y abriter du vent. Plus récemment, des archéologues s’y étaient rendus et n'y avaient rien découvert. Seulement avaient-il fait plusieurs trous et laissé des tranchées à ciel ouvert qui traversaient l’île de part en part.
L'île n'apparaissait sur aucune carte - elle était trop petite et insignifiante, et pour la navigation elle ne présentait aucun danger - les navires fréquentent rarement ce coin désert de la côte de Crimée.
Tout cela, Alice, bien sûr, l’ignore. Pour elle, l’îlot n’est que ce gros rocher sortant de l'eau qu’elle avait vu de loin, un rocher désertique sans un seul arbre. Le soleil s’était déjà couché et dans l’obscurité naissante l'île s’était colorée de teintes lilas. Une barge était amarrée là et en ce début de nuit sa coque paraissait plus noire encore.
Avant que le canot n’accoste, un robot est sorti des ruines de l’ancienne cabane des contrebandiers, un robot aussi grand et rouillé que ceux qui ont capturé Alice. S’approchant de l’embarcation il demande :
- Alors, votre butin ?
- Un humain adulte et un plus petit, lui déclare le robot depuis le canot.
- Pas mal pour une première expédition. J’en ferai rapport au chef.
Quand il se retourne et repart vers la ruine, la fillette peut entendre grincer tous les rouages de ses articulations.
Sur le canot, le robot a coupé le moteur tandis que le second, après avoir débarqué les deux captifs, leur délie les mains puis retire le bâillon de la bouche d'Alice.
- Vous n’êtes que des voyous ! leur lance-t-elle, en reprenant sa respiration. Avec moi, vous vous en êtes bien tirés, mais quand vous aurez affaire à mes amis vous allez voir !
Les robots ne semblent pas vouloir l’entendre. Ils se tiennent au garde-à-vous, attendant que le garde qui les a accueillis sorte à nouveau de la vieille baraque.
Quand celui-ci réapparaît, il leur déclare solennel :
- Le chef vous félicite...
A ces mots, les robots se mettent à trépigner puis se figent.
- Le chef ne peut examiner votre butin maintenant : il est très occupé...
Les robots secouent à nouveau leur carcasse et se figent à nouveau.
- Allez vous reposer, mes braves, leur dit le robot de garde. Mais gardez un œil ouvert... Est-ce clair ?
- Compris, mon caporal ! répondent d’une seule voix les deux robots en faisant clignoter leurs yeux ronds. Leur mission accomplie, ils s’éloignent, comme s’ils avaient déjà oublié le sort des captifs...