Deux guitares
Deux guitares - Две гитары
Aux sources d'une chanson tsigane
Voici l’histoire d’un air tsigane connu, chanté depuis ‘toujours’ dans les cabarets russes. Une musique venue du fond des âges, fredonnée et transmise par ces populations nomades le long des routes, durant leur longue pérégrination, peut-être venue d’Inde d’où ils seraient originaires.
Deux guitares, Valia et Aliocha Dimitrievitch
Поле, ветер, огоньки,
Дальняя дорога.
Ноет сердце от тоски,
А на душе тревога.
Эх, раз, да ещё раз,
Да ещё много, много раз.
В поле маки да васильки,
Все они мне любы.
Васильки - глаза твои,
Маки - твои губы.
Васильки - глаза твои,
Маки - твои губы.
Я одну тебя люблю,
А остальных я мучаю.
Я любил да я страдал,
Мучился напрасно.
А теперь любовь ушла.
Стало всё прекрасно.
Поговори хоть ты со мной,
Подруга семиструнная.
Вся душа полна тобой,
А ночь такая лунная.
Что любить? К чему любить?
Зачем любовь позорить.
Пей вина, и всë равно -
Заменишь этим горе.
Все мы любим кабачок -
Весело там живëтся.
Тот, наверное, дурачок,
Кто там не напьется.
Две гитары за стеной.
Жалобно заныли.
С детства памятный напев...
Друг мой, это ты ли?
Что болит да где болит?
Голова с похмелья.
Пьëм сегодня, завтра пьëм -
Скоро уж неделя.
Ах болит да что болит,
Болит грудь и ноeт.
То гитара говорит,
А басы ей вторят.
Отчего да почему
На глазах слезинки?
Это просто, ничего -
По любви поминки.
На горе стоит ольха,
Под горою вишня.
Полюбил я девушку -
Она замуж вышла.
У меня была жена -
Она мне изменила.
Изменила только раз
А потом решила:
Эх, раз, да ещё раз,
Да ещё много, много раз.
Эх, сидел я на горе,
Посреди долинки -
Разорвало сердце мне
На три половинки.
Как тебя мне не узнать,
Страстного веселья?!
На тебе лежит печать
Бурного похмелья…
Перебор, и сердце вновь
Стонет, замирает,
Полыхает в жилах кровь,
Голова пылает.
Смолкли струны в тишине,
На сердце тревога,
Нагадали карты мне
Дальнюю дорогу.
Долгий путь в далекий край,
Да по трактам лунным,
Ну, в последний раз сыграй,
Вдарь-ка, брат, по струнам!
Эх, раз, да ещё раз,
Да ещё много, много раз.
La plaine, le vent, des petites lumières
Au loin et la longue route.
Le cœur gémit de tristesse,
Et l’âme est anxieuse.
Allez, encore une fois,
Oui : de nombreuses fois…
Dans la plaine, des coquelicots et des bleuets,
Tous me sont chers :
Les bleuets sont tes yeux,
Les coquelicots sont tes lèvres
Les bleuets sont tes yeux,
Les coquelicots sont tes lèvres.
C’est seulement toi que j’aime,
Alors que je tourmente toutes les autres.
J’ai aimé et j’ai souffert
D’inutiles tourments.
L’amour à présent s’est enfui
Et tout est redevenu parfait.
Parle-moi donc un peu,
guitare aux sept cordes.
Toute mon âme est pénétrée par toi,
Et la nuit s’éclaire d’une lune pleine.
Quoi aimer ? Pourquoi aimer ?
Pourquoi l’amour est si déshonorant ?
Bois du vin : ce sera tout aussi bien,
Laisse tomber ton chagrin.
Tous nous aimons les troquets,
Оn y passe son temps dans la joie :
C’est un bel imbécile
Celui qui ne s’y enivre pas.
Deux guitares geignent derrière un mur.
Depuis l'enfance, une mélodie inoubliable...
Mon ami, est-ce toi ?
Qu’est-ce qui me fait souffrir ?
Pourquoi souffrir ?
Mal de tête et gueule de bois.
Boire aujourd’hui et boire aussi demain –
Et bientôt toute la semaine.
Ah ! Souffrir… De ce qui fait souffrir,
Un cœur en peine, souffrant et gémissant.
Ainsi parle la guitare,
Et les basses reprennent son refrain.
Pour qui et pourquoi ces larmichettes ?
Ce n’est vraiment pas grand-chose -
Juste le souvenir
De la mort d’un amour.
Sur la montagne ne se dresse qu’un aune,
Et, plus bas, un cerisier.
J’ai aimé une fille –
Mais elle a préféré se marier avec un autre.
J’ai épousé une femme et puis elle m’a trompé.
Elle ne m’a trompé rien qu’une fois...
Et puis elle a recommencé :
Une fois, et encore une fois,
De nombreuses, nombreuses fois...
Alors, je me suis assis sur la montagne,
Au milieu des vallons -
Le cœur brisé en trois moitiés.
Comment ne pas te reconnaître,
Ô joie pleine de passion ?!
Tu portes les stigmates
D’une violente gueule de bois…
Cette musique...
Et le cœur à nouveau
Qui gémit et se fige ;
Le sang brûle dans les veines
Et la tête explose.
Les cordes se sont tues
Еt mon cœur est anxieux.
Les cartes m’ont prédit
Une longue route,
Un long voyage dans un pays lointain,
Par des chemins lunaires,
Alors, une dernière fois, joue, mon frère,
Fais résonner de toutes tes forces
Les cordes de ta guitare !
Allez, encore une fois,
Oui : de nombreuses fois…
Si, en ligne, on peut trouver et écouter de nombreuses versions – plus ou moins réussies* – et si leurs paroles répètent plus ou moins le même thème, la même histoire, rien n’indique, en général, qui en est l’auteur et qui en fut le compositeur.
C’est à cette recherche, tel des explorateurs partant sur la piste improbable d’une origine perdue que nous vous invitons…
* D'ailleurs, si le cœur vous en dit, vous pouvez vous exercer au Karaoké et ainsi créer votre propre interprétation : Deux guitares version Karaoké - Две гитары (en russe)...
Tatiana Ivanova, Deux guitares posées contre un mur
(Две гитары за стеной)