En mauvaise compagnie – Chapitre 4 (02)

Petites nouvelles russes - En mauvaise compagnie - La vieille chapelle 2
L'intérieur de la vieille chapelle

В дурном обществе – En mauvaise compagnie

 

Я приобретаю новое знакомство
(IV. 2)
Une… et deux rencontres

Я увидел внутреннюю сторону запертой двери, провалившиеся хоры, старые, истлевшие колонны, как бы покачнувшиеся под непосильною тяжестью. Углы были затканы паутиной, и в них ютилась та особенная тьма, которая залегает все углы таких старых зданий. От окна до пола казалось гораздо дальше, чем до травы снаружи. Я смотрел точно в глубокую яму и сначала не мог разглядеть каких-то странных предметов, маячивших по полу причудливыми очертаниями. Между тем моим товарищам надоело стоять внизу, ожидая от меня известий, и потому один из них, проделав ту же процедуру, какую проделал я раньше, повис рядом со мною, держась за оконную раму.

— Престол, — сказал он, вглядевшись в странный предмет на полу.
— И паникадило.
— Столик для евангелия.
— А вон там что́ такое? — с любопытством указал он на тёмный предмет, видневшийся рядом с престолом.
— Поповская шапка.
— Нет, ведро.
— Зачем же тут ведро?
— Может быть, в нём когда-то были угли для кадила.
— Нет, это действительно шапка. Впрочем, можно посмотреть. Давай, привяжем к раме пояс, и ты по нём спустишься.
— Да, как же, так и спущусь!.. Полезай сам, если хочешь.
— Ну, что ж! Думаешь, не полезу?
— И полезай!

Действуя по первому побуждению, я крепко связал два ремня, задел их за раму и, отдав один конец товарищу, сам повис на другом. Когда моя нога коснулась пола, я вздрогнул; но взгляд на участливо склонившуюся ко мне рожицу моего приятеля восстановил мою бодрость. Стук каблука зазвенел под потолком, отдался в пустоте часовни, в её тёмных углах. Несколько воробьёв вспорхнули с насиженных мест на хорах и вылетели в большую прореху в крыше. Со стены, на окнах которой мы сидели, глянуло на меня вдруг строгое лицо, с бородой, в терновом венце. Это склонялось из-под самого потолка гигантское распятие.

Мне было жутко; глаза моего друга сверкали захватывающим дух любопытством и участием.

— Ты подойдёшь? — спросил он тихо.
— Подойду, — ответил я так же, собираясь с духом. Но в эту минуту случилось нечто совершенно неожиданное.

Сначала послышался стук и шум обвалившейся на хорах штукатурки. Что-то завозилось вверху, тряхнуло в воздухе тучею пыли, и большая серая масса, взмахнув крыльями, поднялась к прорехе в крыше. Часовня на мгновение как будто потемнела. Огромная старая сова, обеспокоенная нашей вознёй, вылетела из тёмного угла, мелькнула, распластавшись на фоне голубого неба в пролёте, и шарахнулась вон.

Я почувствовал прилив судорожного страха.

— Подымай! — крикнул я товарищу, схватившись за ремень.
— Не бойся, не бойся! — успокаивал он, приготовляясь поднять меня на свет дня и солнца.

Но вдруг лицо его исказилось от страха; он вскрикнул и мгновенно исчез, спрыгнув с окна. Я инстинктивно оглянулся и увидел странное явление, поразившее меня, впрочем, больше удивлением, чем ужасом.

Тёмный предмет нашего спора, шапка или ведро, оказавшийся в конце концов горшком, мелькнул в воздухе и на глазах моих скрылся под престолом. Я успел только разглядеть очертания небольшой, как будто детской руки.

Petites nouvelles russes - En mauvaise compagnie - Le hibou de la vieille chapelle

Là-haut, perché sur la fenêtre, je voyais l’arrière de la porte qui condamnait l’entrée de la vieille chapelle, son chœur effondré, les vieilles colonnes décrépies comme ployant sous un poids devenu insupportable, et dans chaque recoin, se blottissant douillettement, dans cette obscurité particulière aux bâtisses abandonnées, des tentures de toiles d’araignées.

Le sol, à l’intérieur, paraissait plus bas que celui du dehors. Mon regard s’enfonça dans cette fosse profonde. De cette hauteur, je ne pouvais distinguer précisément les formes étranges d’objets aux contours indécis qui gisaient posés là.

Pendant ce temps, de l’autre côté, mes braves camarades commençaient à se lasser. L'un d'eux, se décida à employer la même technique d’escalade et vint s’asseoir à mes côtés, s’agrippant au cadre de la fenêtre.

L’autel, me dit-il, en désignant une curieuse structure.
Et là, le luminaire.
...Et ça : une petite table, pour l’Evangile.
Et là-bas, c’est quoi ? Avec curiosité, il pointa son doigt vers une forme sombre posée à côté de la chaire.
Le bonnet d’un pope.
– Non, c’est un seau.
– Et pourquoi y aurait-il un seau ?
Peut-être que c’était pour les charbons, pour l’encensoir...
– Non, moi je dis que c'est un bonnet… Le mieux c’est d’aller voir ! rajoutai-je. Allez ! on va attacher une ceinture au montant, et tu vas pouvoir y descendre...
– Comment ça ‘je vais pouvoir y descendre’ ?! réagit-il. C’est ça oui ! Descends toi-même, si tu veux !
– Quoi ? Tu crois que j’en suis pas capable ?
– Eh ben vas-y !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Après avoir étroitement noué nos deux ceintures et les avoir arrimés au châssis, je laissai pendre cette corde improvisée à l’intérieur afin d’y descendre en rappel, mon camarade retenant fermement l’autre bout.

Touchant le sol, l’écho de mes talons résonna sous la large voûte, emplissant l’espace béant jusque dans ses recoins les plus sombres. Je tressaillis. Une volée de moineaux effrayés qui avaient élu domicile en son chœur s’enfuirent à tire d’ailes par une déchirure de la toiture. Je levai les yeux vers mon camarade resté perché plus haut. Sa bonne mine me redonna un peu de courage. Je fis un pas.

D’un coup je vis sur le grand mur où s’ouvrait la fenêtre sur laquelle nous nous étions juchés, un regard sévère qui me fixait. C’était le visage d’un homme avec une barbe et une couronne d'épines, suspendu à un crucifix géant qui se penchait vers moi depuis le plafond. J’en fus tout retourné !

Au-dessus, j’apercevais les yeux de mon camarade brillant à la fois d’intérêt et d’une curiosité qui lui coupait le souffle.

T’y vas ou t’y vas pas ? me dit-il à mi-voix.
J’y vais, j’y vais… répondis-je moi aussi à voix basse, tentant de rassembler mes forces. Mais à ce moment-là, quelque chose d’inattendu survint.

D’abord, il y eut comme un coup et puis un bruit de plâtre s’effritant dans le chœur. Quelque chose bougea quelque part là-haut et souleva un nuage de poussière. Et puis une large masse grise, déployant ses ailes, s’envola par la trouée de la toiture, masquant ainsi un instant le fond bleu du ciel. Et les ténèbres semblèrent alors envahir la chapelle. Ayant surgi d’un coin sombre de l’édifice, un énorme hibou, que nous avions sans doute dérangé, s’enfuyait.

Une peur bleue, un océan de terreur me submergea.

Sors-moi d’là ! criai-je à mon camarade, en m’agrippant à la courroie.
T’inquiète, n’aie pas peur ! tenta-t-il de me rassurer, déjà prêt à me hisser vers la lumière du jour et du soleil.

Mais soudain, je vis son visage se tordre de frayeur. Il poussa un grand cri et disparut d’un bond sans avoir eu le temps de dire ouf. Instinctivement je me retournai et vis une chose bien étrange.

Plus que d’épouvante, c’est d’étonnement que je fus frappé...

Sous mes yeux, l'objet noir à propos duquel nous nous étions disputés afin de savoir si c’était un bonnet de curé ou un seau - mais qui au bout du compte s’avéra être un pot de grès -, se déplaçait, comme suspendu dans les airs, puis disparut sous l’autel. Je n'eus le temps que de distinguer les contours d'une petite main…