Le blocus de Léningrad – La maison d’enfants 6

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - Dessin d'enfants - combattants du front

Dessin d'enfant : "Camarade combattant ! Bas-toi pour libérer notre terre natale ! libère notre peuple !"

Ничего не могу забыть

 Je ne peux rien oublier

Детский дом

(6)

La maison d'enfants

Прошло около недели. Однажды днём дверь резко отворилась и кто-то из мальчиков громко прошептал: — Приехали!

На пороге мы увидели двух молодых командиров. Это было неожиданно. Один был Толин брат. А второй военный — чей он брат? Капитолина Аркадьевна представила нам Виктора — Толиного брата — и его боевого товарища Николая Астахова. Мы окружили долгожданных гостей, приехавших с фронта героев-фронтовиков. Затем Толя с братом пошли в кабинет Капитолины Аркадьевны, а мы с Николаем — в спальную, где оставались слабые ребята.

Все расселись на кроватях, а Николая посадили на белый с высокой спинкой стул. Валя Киселева вышла вперёд и сказала, что ребята детского дома приготовили для Николая, Виктора и их боевых друзей рисунки.

— Мы ещё стихи будем читать,— добавила Валя.

К Николаю подходили стриженые худенькие мальчики и девочки и отдавали свои рисунки, Николай внимательно рассматривал каждый рисунок, а затем складывал в аккуратную стопку.

Эти рисунки, вероятно, были достойны мемориала, посвящённого блокадному городу. Одна только дата — 1942 год — делала их историческими реликвиями.

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - Dessin d'enfant -prêt à partir au front
Dessin d'enfant : prêt à partir au front

Une semaine environ s’écoula. Un jour, dans l’après-midi, la porte s’ouvrit brusquement et un des garçons nous chuchota tout fort : « Ils arrivent ! »

Sur le seuil apparurent deux jeunes officiers...

Qu’ils fussent deux nous parut bien inattendu. Certes, l’un devait être le frère de Tolia, mais le second, de qui pouvait-il bien être le frère ?...

Kapitolina Arkadievna, la Directrice, fit les présentations : « Voici Victor, le frère de Tolia, et son compagnon d’arme Nicolas Astakhov... »

Nous entourâmes nos visiteurs tant espérés qui arrivaient du front en héros, combattants de la première ligne. Puis Tolia et son frère se rendirent dans le bureau de Kapitolina Arkadievna et nous, nous accompagnâmes Nicolas jusqu’au dortoir où nous attendaient nos camarades les plus faibles restés alités.

Nicolas prit place sur une chaise blanche à grand dossier et nous sur les lits. Valia Kicélieva, l’une des nôtres, se leva et lui annonça que les pensionnaires du foyer avaient fait des dessins pour Victor et lui, ainsi que pour tous leurs camarades restés au front.

Nous allons aussi, pour vous, réciter des poèmes, ajouta-t-elle.

Des garçons et des filles, plus maigres les uns que les autres, et dont les cheveux commençaient à peine à repousser, tendirent à Nicolas leurs dessins. Il regarda chaque feuille avec attention, puis, très soigneusement, il les rangea de côté.

Ces dessins auraient constitué à coup sûr des témoignages dignes d’un mémorial consacré à la ville assiégée. Leur date seule - 1942 - eût fait d’eux des reliques historiques.