Le blocus de Léningrad – La Route de la vie 1

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - La route de la vie
'La route de la vie' par le lac Ladoga

‘La Route de la vie’ est une voie de communication qui traversait le lac Ladoga gelé et qui constitua l'unique accès à la ville de Léningrad assiégée pendant les mois d'hiver de novembre 1941 à janvier 1943. Voir annexe 4 : L'encerclement brisé. (note du traducteur)

Ничего не могу забыть – Je ne peux rien oublier

Дорога жизни (1) La route de la vie

В середине марта всё было готово к нашему отъезду. Для уезжающих детей отобрали самые тёплые вещи — пальто, валенки, шапки, шарфы, платки, варежки. Кроме того, каждому дали ещё комплект белья. День отъезда выдался холодным, ветреным. Капитолина Аркадьевна проверяла, как застёгнуты пуговицы, завязаны шарфы, шапки. Мы стояли, окружив её, и наперебой спрашивали, когда она приедет к нам. Капитолина Аркадьевна ласково и участливо оглядывала нас, стараясь подбодрить каждого.

Но вот подъехала машина. Всех усадили в открытый кузов грузовика, шофёр внимательно посмотрел на нас и бодро произнёс: — Ну, гвардия, поехали!

Машина тронулась. Все, кто нас провожал, замахали, что-то закричали. Ещё какое-то время мы видели наш дом, оставшихся ребят, Капитолину Аркадьевну, а потом всё слилось в сплошную полосу.

Вначале мы долго ехали по городу, а когда выехали за город, то все спрашивали сопровождающую нас молоденькую воспитательницу: — Скоро ли будет озеро?  avenue

Воспитательница сидела, обняв своего трёхлетнего сына Алешу. Вид у неё был растерянный и испуганный. Беспокойно глядя на нас и на капризничавшего всё время Алешу, она неуверенно отвечала, что, наверное, уже скоро. Все знали, что путь через озеро небезопасен, но, переехав его, можно уже ничего не бояться.

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - Dessin d'enfant - le départ
Dessin d'enfant : le départ

A la mi-mars [1942] tout était prêt pour notre départ. Pour ceux d’entre nous qui devaient être évacués, les vêtements les plus chauds avaient été préparés : manteaux, bottes d’hiver en feutre, chapkas, écharpes, châles, moufles. Chacun reçut en plus un change de sous-vêtements.

Le jour de notre départ un vent glacial soufflait. La directrice, Kapitolina Arkadievna, vérifia que tous nous avions notre manteau bien boutonné, notre bonnet sur la tête, notre écharpe bien nouée. Nous l’entourions et lui demandions quand elle viendrait nous voir. Elle nous regardait avec tendresse et bienveillance, essayant de tous nous réconforter.

Et voilà que le camion arriva. On nous installa à l’arrière, sur la plate-forme ouverte aux quatre-vents. Le chauffeur nous dévisagea attentivement et nous dit d’un ton jovial :

– Allez la compagnie, en route !

Le camion s’ébranla. Tous ceux qui restaient nous faisaient de grands signes et nous criaient au revoir. Nous regardions s’éloigner la maison d’enfants – notre maison -, sa directrice Kapitolina Arkadievna et nos petits camarades que nous laissions derrière nous ; puis, au bout d’un moment, nous ne vîmes plus d’eux, au loin, qu’une forme confuse.

La traversée de la ville dura longtemps et quand nous fûmes en dehors chacun demanda à notre jeune accompagnatrice :  « Est-ce qu’on arrive bientôt au lac [Ladoga] avenue ? »

Elle tenait serré dans ses bras son fils âgé de trois ans, Aliocha, qui était du voyage. Elle paraissait tout inquiète et perdue. Anxieuse, nous regardant puis regardant son fils qui n’arrêtait pas de s’agiter, embarrassée, elle nous répondit que nous y serions probablement très bientôt. Nous savions tous que la traversée du lac ne serait pas sans danger mais qu’une fois celui-ci franchi nous n’aurions plus rien à craindre.