Le blocus de Léningrad – La Route de la vie 5
Ничего не могу забыть – Je ne peux rien oublier
Дорога жизни (5) La route de la vie
К машине подошли военные и женщины. Они стали нас по очереди снимать с грузовика.
— Сейчас, ребятки, отведём вас в столовую. Пообедаете и отогреетесь.
Шофёр, сидя на подножке машины, привалившись к дверце, рассказывал кому- то, что рейс был на редкость удачным. Не бомбили, не обстреливали, снегом не заносило, с пути не сбились, и довёз всех целёхонькими…
И вот уже почти все дети стоят около грузовика и пытаются согреться, притопывая ногами и постукивая ладошками.
Вдруг мы услышали: — Не замёрзла ли она?
Все повернулись к машине. В углу кузова, согнувшись, сидела Валя Киселева. Одной рукой она держала пакет с бельём, а другой как бы прикрывала лицо. Из-за переполоха с Алёшей на Валю никто сразу не обратил внимания.
Позвали врача. Мы с тревогой наблюдали, как она, хмуря брови, подняла тоненькое Валино запястье, ничего не сказала, только покачала головой.
— Сейчас мы отвёзем её в больницу, — быстро сказал высокий военный.
Валю положили на брезент, которым мы только что укрывались, а вещи её так и остались в кузове грузовика.
Мы переехали Дорогу жизни.
Des soldats et des femmes s’approchèrent et commencèrent à nous faire descendre les uns après les autres.
– A présent, les enfants, on va vous conduire au réfectoire. Vous allez pouvoir manger et vous réchauffer...
Le chauffeur, assis sur le marchepied, le dos appuyé contre la portière, racontait à qui voulait l’entendre que le voyage s’était remarquablement bien passé : ni tirs ni bombardements, la neige ne nous avait pas ensevelis, nous ne nous étions pas perdus et tous nous étions arrivés sains et saufs !
Alors que déjà presque tous descendus nous nous tenions debout, près du camion, essayant de nous réchauffer, tapant le sol gelé de nos pieds, frappant dans la paume de nos mains, on entendit soudain une voix s’exclamer :
– Et celle-ci, est-ce qu’elle ne serait pas morte de froid ?
Tout le monde se tourna vers l’arrière du véhicule. Valia Kicélieva, mon amie de chambrée, y était toujours : assise dans un coin, le corps replié. D’une main elle tenait son trousseau de rechange tandis que de l’autre c’était comme si elle se cachait le visage. Dans l’agitation et l’affolement des cris de la mère du petit Alexis personne n’avait prêté attention à elle.
Un médecin - une femme - arriva. Pleins d’inquiétude nous l’observâmes froncer les sourcils en soulevant le petit poignet de Valia inanimée.
Sans dire un mot , elle se contenta de secouer la tête.
– Nous allons tout de suite la conduire à l’hôpital, s’empressa d’annoncer un soldat du haut de sa grande taille.
Ils couchèrent Valia sur la bâche qui nous avait servi de protection durant le voyage et l’emmenèrent. Seules ses affaires demeurèrent à l’arrière du camion...
Ainsi nous avions réussi la traversée de la Route de la vie.