Le blocus de Léningrad – Mon frère 5

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - Ombres chinoises

Ничего не могу забыть – Je ne peux rien oublier

Мой брат (5) Mon frère

..Мы долго стучали в квартиру на третьем этаже, но к двери никто не подходил. Нам пришлось спуститься в дежурную к дворнику. Теперь я знала, что мы пришли к Галине Васильевне. Она работала с папой в одном институте. Мама сидела неподвижно. Из указательного пальца у неё капала кровь. Я думала, что она его порезала, но мама безразличным голосом сказала, что кожа лопнула от холода. Зачем мы ждём Галину Васильевну, мне было не ясно, а спросить маму я не решалась. Ася, стоявшая у окна, вдруг растерянно проговорила:— Папа идёт... и Галина Васильевна…

Мама, придержав сестру и меня за плечи, сказала, что сначала пойдёт она, а мы поднимемся минут через десять.

Что за разговор происходил между взрослыми — нам было неизвестно. Когда мы с сестрой поднялись снова на третий этаж, нас посадили в кухне и дали гречневой каши! Затем мы ещё долго оставались вдвоём на кухне — взрослые всё говорили и нас в комнату не звали. Когда стало ясно, что ночевать придётся здесь, нас уложили на диване, а взрослые все продолжали разговаривать.

На следующее утро мы шли все вместе до перекрёстка. Затем папа обнял нас с мамой, мы простились и медленно пошли к дому. Папа и Галина Васильевна повернули в сторону института…

Petites nouvelles russes - Blocus de Léningrad - Dessin d'enfant - dans une rue 2
Dessin d'enfant : dans une rue

…Longtemps nous frappâmes à la porte de l’appartement du deuxième étage mais personne ne vint ouvrir. Nous descendîmes alors dans la loge du concierge. A présent je savais où nous étions : c’est là qu’habitait Galina Vassilievna. Galina était une collègue de papa, elle travaillait dans le même institut.

Maman s’assit dans la loge du concierge, immobile, à attendre. Son index saignait. Je pensai qu’elle s’était coupée mais elle dit d’une voix indifférente que sa peau avait éclaté à cause du gel. Pourquoi étions-nous venues jusqu’ici, chez Galina Vassilievna ? Ce n’était pas clair pour moi, mais je n’osais poser la question à maman. Assia, qui se tenait debout près de la fenêtre, soudain nous dit, toute confuse :

– Voici papa... et Galina Vassilievna…

Maman nous prit par les épaules et nous dit qu’elle monterait d’abord toute seule et que nous pourrions la rejoindre après dix minutes.

Nous ne sûmes pas ce qu'entre adultes ils se dirent. Quand nous montâmes, ma sœur et moi, on nous fit asseoir dans la cuisine et on nous servit même quelque chose à manger… de la bouillie de sarrasin !

Longtemps nous restâmes toutes les deux dans cette cuisine. Les adultes parlaient toujours entre eux sans nous demander de les rejoindre. Quand il parut évident que tous nous passerions la nuit là on nous coucha sur le divan. Dans une autre pièce, les adultes poursuivaient leur discussion.

Le lendemain matin nous descendîmes tous ensemble. Arrivés au carrefour, papa nous serra fort toutes les trois dans ses bras. Nous lui dîmes au revoir et lentement, maman ma sœur et moi prîmes le chemin de la maison. Papa et Galina Vassilievna tournèrent en direction de l’Institut.