Le Secret écarlate – VII.8 – Les Voiles écarlates
Алые паруса – Les voiles écarlates
Алый 'Секрет' (VII.8) Le Secret écarlate
— Ну, вот... — сказал он, кончив пить, затем бросил стакан. — Теперь пейте, пейте все; кто не пьёт, тот враг мне.
Повторять эти слова ему не пришлось. В то время как полным ходом, под всеми парусами уходил от ужаснувшейся навсегда Каперны «Секрет», давка вокруг бочонка превзошла всё, что в этом роде происходит на великих праздниках.
— Как понравилось оно тебе? — спросил Грэй Летику.
— Капитан! — сказал, подыскивая слова, матрос, — не знаю, понравился ли ему я, но впечатления мои нужно обдумать. Улей и сад!
— Что?!
— Я хочу сказать, что в мой рот впихнули улей и сад. Будьте счастливы, капитан. И пусть счастлива будет та, которую «лучшим грузом» я назову, лучшим призом «Секрета»!
Когда на другой день стало светать, корабль был далеко от Каперны. Часть экипажа как уснула, так и осталась лежать на палубе, поборотая вином Грэя; держались на ногах лишь рулевой, да вахтенный, да сидевший на корме с грифом виолончели у подбородка задумчивый и хмельной Циммер. Он сидел, тихо водил смычком, заставляя струны говорить волшебным, неземным голосом, и думал о счастье…
1920—1921 гг.
Restés seuls, Solène et Grey partagent (enfin !) leurs premiers moments d’intimité...
Entre-temps, sur le pont, au pied du grand mât, l'équipage patientait. Atwood se tenait debout. Le brave Panten, rayonnant de joie comme un bambin, cérémonieusement s’était assis près d’un gros tonneau rongé par les vers où dormait un nectar divin, sombre et plus que centenaire.
Quand Grey remonta, il fit signe à l'orchestre de jouer. Se découvrant, il fut le premier à remplir son verre de ce vin miraculeux, accompagné du chant des trompettes célestes.
Un poète, un colporteur d’histoires, aurait peut-être pu, à ce moment précis, apercevoir l’ombre diaphane du vieux Poldichok, à présent au ciel. Assis à califourchon sur le grand fût en bois d’ébène, tel un Bacchus trônant sur le dos d’une tortue, il aurait alors souri, l’œil attendri et pétillant, voyant Arthur Grey goûter enfin au vin du Paradis…
''Eh bien, voilà qui est fait…, dit Grey, en jetant son verre quand il eut fini de boire. Maintenant buvez ! buvez tous ! Et qui ne boit pas n’est pas mon ami !''
Il n'eut pas à répéter ces mots : alors que par bon vent, toutes voiles dehors, Le Secret s’éloignait de Caperna et de ses habitants honnis à jamais, tous se pressèrent autour du fût comme jamais on ne vit, même lors des plus grandes noces.
''– Comment le trouves-tu ? demanda Grey à Létika. – Eh bien, Capitaine… répondit le marin en cherchant ses mots, je ne sais pas si lui m’aime autant que moi je l’aime, mais cette dégustation mérite mûre réflexion... ‘Ruche et jardin’ que je dirais ! – Quoi ?! – Je veux dire, que j’avais en bouche à la fois le goût d’une ruche et celui d’un jardin !…
''Soyez heureux, Capitaine ! poursuivit-il. Et que votre bien-aimée le soit aussi ! Elle est, à coup sûr, comme qui dirait : la meilleure ‘cargaison’ et la plus belle ‘prise’ du Secret !''
Quand le jour se leva, le navire était déjà loin des côtes. Une partie de l'équipage s’était endormie sur le pont et gisait là, vaincue par le vin de Grey. Seuls le timonier et la vigie gardaient les pieds sur… terre.
Zimmer, le musicien, s’était assis à la poupe du Secret, son violoncelle sous le menton. Caressant doucement de son archet les cordes de l’instrument, il jouait dans l’air frais du matin une musique magique, presque divine. Tout pensif et encore enivré, longtemps il songea au bonheur…
1920—1921 / Traduction-adaptation 2020-2021