Branle-bas de combat – V.8 – Les Voiles écarlates
Алые паруса – Les voiles écarlates
Боевые приготовления (V.8) Branle-bas de combat
[...Грей] свистнул вахтенного и послал за Пантеном, но вместо помощника явился боцман Атвуд, обдёргивая засученные рукава.
— Мы ошвартовались у дамбы, — сказал он, — Пантен послал узнать, что вы хотите. Он занят, на него напали там какие-то люди с трубами, барабанами и другими скрипками. Вы звали их на «Секрет»? Пантен просит вас прийти, говорит — у него туман в голове.
— Да, Атвуд, — сказал Грэй, — я, точно, звал музыкантов. Подите скажите им, чтобы шли пока в кубрик. Далее будет видно, как их устроить. Атвуд, скажите им и команде, что я выйду на палубу через четверть часа. Пусть соберутся. Вы и Пантен, разумеется, тоже послушаете меня.
Атвуд взвёл, как курок, левую бровь, постоял боком у двери и вышел.
Эти десять минут Грэй провёл, закрыв руками лицо; он ни к чему не приготовлялся и ничего не рассчитывал, но хотел мысленно помолчать. Тем временем его ждали уже все нетерпеливо и с любопытством, полным догадок. Он вышел и увидел по лицам ожидание невероятных вещей, но так как сам находил совершающееся вполне естественным, то напряжение чужих душ отразилось в нём лёгкой досадой.
— Ничего особенного, — сказал Грэй, присаживаясь на трап мостика. — Мы простоим в устье реки до тех пор, пока не сменим весь такелаж. Вы видели, что привезён красный шёлк. Из него под руководством парусного мастера Блента смастерят «Секрету» новые паруса. Затем
мы отправимся, но куда — не скажу. Во всяком случае, недалеко отсюда. Я еду к жене. Она ещё не жена мне, но будет ею. Мне нужны алые паруса, чтобы ещё издали, как условлено с нею, она заметила нас. Вот всё. Как видите, здесь нет ничего таинственного. И довольно об этом.
— Да, — сказал Атвуд, видя по улыбающимся лицам матросов, что они приятно озадачены и не решаются говорить. — Так вот в чём дело, капитан... Не нам, конечно, судить об этом. Как желаете, так и будет. Я поздравляю вас.
— Благодарю!
Грэй сильно сжал руку боцмана, но тот, сделав невероятное усилие, ответил таким пожатием, что капитан уступил. После этого подошли все, сменяя друг друга застенчивой теплотой взгляда и бормоча поздравления. Никто не крикнул, не зашумел — нечто не совсем простое чувствовали матросы в отрывистых словах капитана. Пантен облегчённо вздохнул и повеселел — его душевная тяжесть растаяла. Один корабельный плотник остался чем-то недоволен; вяло подержав руку Грэя, он мрачно спросил:
— Как это вам пришло в голову, капитан?
— Как удар твоего топора, — сказал Грэй.
Grey siffla l’homme de quart et envoya chercher Panten, mais à sa place c’est le maître d'équipage Atwood qui se présenta, tirant comme il pouvait sur ses manches retroussées.
''Nous nous sommes amarrés à la digue, dit-il. Panten m’envoie pour connaître vos ordres. Il est dépassé : une troupe de gens avec des trompettes, des tambours et autres violons lui sont tombés dessus. Est-ce vous qui les avez convoqués ? Panten vous demande de venir, il nage dans le brouillard le plus complet.''
''Oui, Atwood, lui répondit Grey, c’est exact : je les ai invités, ce sont des musiciens. Allez leur dire d'aller poser leurs instruments dans le poste d’équipage pour l'instant. Plus tard, vous verrez où les installer. Atwood, dites-leur aussi, ainsi qu'à tous nos marins, que je serai sur le pont dans un quart d'heure. Qu’ils se rassemblent. Vous et Panten, bien sûr, soyez là avec eux.''
Le sourcil gauche d’Atwood, qui se tenait collé contre la porte, se releva comme le chien d’un fusil. Puis, sans un mot, il sortit.
Grey passa les dix minutes suivantes le visage enfoui dans ses mains. Il ne se préparait à rien ni ne calculait rien. Il voulait seulement faire le vide dans sa tête. Pendant ce temps, sur le pont tous étaient là, impatients, pleins d’interrogation et de curiosité. Les ayant rejoint, il lut sur leur visage qu’ils s’attendaient à d’incroyables révélations, mais comme il trouvait lui-même que tout ce qui advenait allait de soi, leur nervosité ne provoqua chez lui qu’un peu d’ennui.
''Il n’y a rien de particulier, dit Grey en s'asseyant sur l'échelle qui s’élevait au-dessus du pont. Nous resterons à l'embouchure de la Liliana jusqu'à ce que nous ayons changé tout le gréement. Vous avez vu que de la soie rouge a été rapportée. Sous la direction de maître Blent, de nouvelles voiles seront fabriquées pour Le Secret. Ensuite, nous reprendrons la mer, mais pour où, je ne vous le dirai pas. Ce ne sera pas loin d'ici, en tout cas. Je vais rejoindre celle que j’aime. Elle n'est pas encore mon épouse, mais elle le deviendra. J'ai besoin de voiles écarlates pour qu'à distance, comme convenu avec elle, elle nous voie arriver. C'est tout. Comme vous pouvez le constater, il n'y a là rien de mystérieux. Voilà : tout est dit.''
''Eh bien...'' dit Atwood, voyant sur les visages souriants des autres marins que ceux-ci restaient encore quelque peu perplexes et qu’aucun d’eux n’osait parler. ''Voilà donc l’affaire… Bien sûr, ce n'est pas à nous d’en juger : qu'il soit fait comme vous désirez. Je vous félicite, Capitaine. – Je vous remercie Atwood !''
Grey serra fermement la main du maître d'équipage, et celui-ci, serrant encore plus fort, fit que le capitaine céda. A sa suite, tous vinrent saluer Grey, les uns avec un regard timide et les autres le félicitant par quelques mots. Il n’y eut pas de grandes effusions ni d’exclamations - les marins percevaient dans le bref discours de leur capitaine que ce n’était pas là une mince affaire. Enfin, Panten soupira de soulagement et se réjouit, à présent délesté d’un poids qui lui pesait sur la conscience.
Seul le charpentier de marine ne semblait pas entièrement satisfait. Serrant mollement la main de Grey, il demanda d’un air renfrogné : ''– Comment tout ça vous est-il venu à la tête, Capitaine ? – Comme un coup de hache, lui répondit Grey, un coup de ta propre hache !''