Ilya Varchavsky – L’héritier (02)
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Илья Варшавский - Ilya Varchavsky
Насле́дник - L’héritier
Второ́й эпизо́д - Episode deux
До́лго, о́чень до́лго о́ба молча́т, челове́к и маши́на. Ка́ждый из них ду́мает о чём-то своём.
Стари́к сно́ва ка́шляет, протя́жно, хри́пло, надры́вно. Наконе́ц он сплёвывает в тря́пку большо́й крова́вый комо́к сли́зи.
— Ты опя́ть пришёл?
— Пришёл, — винова́то отвеча́ет ста́рик.
— Заче́м?
— Тут тепло́.
Стари́к хитри́т, хитри́т с маши́ной, хитри́т сам с собо́й, хитри́т, зна́я, что анализа́тор всё равно́ вы́ведет его́ на чи́стую во́ду.
— Почему́ ты не включа́ешь отопле́ние?
— Ну́жно бере́чь эне́ргию.
— Для меня́?
— Да.
— Ерунда́! Реа́ктор рабо́тает почти́ на холосто́м ходу́.
— Так споко́йней.
— Бои́шься одино́чества!
— Бою́сь.
Сно́ва тишина́. Ста́рик хо́чет о чём-то спроси́ть, но не реша́ется. В молча́нии маши́ны он чу́вствует издёвку.
— Ну, я пойду́, — говори́т он, поднима́ясь со скаме́ечки.
— Мо́жешь сиде́ть тут.
Стари́к вновь сади́тся. Он зна́ет, э́то приглаше́ние к разгово́ру. Что ж, маши́на то́́же мо́жет позво́лить себе́ ма́ленькую хи́трость. Ведь ей, е́сли разобра́ться…
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Pendant longtemps, très longtemps, tous deux, l'homme et la machine, se sont tus. Chacun dans ses propres pensées.
Le vieil homme, enroué, tousse à nouveau, fortement, longuement. Enfin, il crache dans un mouchoir une glaire sanglante et visqueuse.
— Tu es revenu ?
- Oui, je suis revenu, répond le vieil homme d'un air coupable.
- Pourquoi ?
- Il fait chaud ici.
Le vieil homme ruse : il tente de ruser avec la machine, de ruser avec lui-même. Il ruse, sachant pourtant que le grand Analyseur saura toujours lire dans ses pensées comme dans de l’eau claire.
- Pourquoi n'allumes-tu pas le chauffage ?
- Il faut économiser l'énergie.
- Pour moi ?
- Oui.
- Bêtise ! Le réacteur tourne presque au ralenti.
- C’est mieux comme ça...
- Tu as peur de la solitude !
- Oui, j’ai peur...
De nouveau un silence. Le vieil homme veut demander quelque chose, sans pouvoir se décider. La machine se tait et dans son silence il ressent comme de la moquerie.
- Eh bien, j'y vais, dit-il en se levant du banc.
- Tu peux rester.
Le vieil homme se rassoit. Il sait que c'est une invitation que lui adresse la machine, une invitation à converser. Allons ! elle peut bien se permettre quelques petites astuces. Après tout, elle aussi...
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