IIya Varchavsky – Un bal masqué (05)

Petites-nouvelles-russes - le roi des fourmis
Son Excellence, le roi des fourmis

Илья Варшавский - Ilya Varchavsky
­

Маскара́д - Un bal masqué

Пя́тый эпизо́д - Episode cinq

Мы бежа́ли по доро́ге, слы́ша то́пот мно́жества ног за свое́й спино́й.

Внеза́пно перед на́ми блесну́л огонёк. Чёрная каре́та стоя́ла на доро́ге. Кро́хотный ка́рлик в кра́сной ливре́е держа́л под уздцы́ лошаде́й.

— Мы спасены́! — кри́кнула де́вушка, увлека́я меня́ в каре́ту.

Ка́рлик вскочи́л на ко́злы и я́ростно стегну́л лошаде́й.

Каре́та мча́лась, не разбира́я доро́ги. Нас кида́ло из стороны́ в сто́рону. Неожи́данно разда́лся треск, и экипа́ж повали́лся на́бок.

— Скоре́е, скоре́е! — повторя́ла де́вушка, помога́я мне вы́браться из-под обло́мков. — Необходи́мо попыта́ться спасти́ ка́рту, пока́ Слепо́й не узна́л про смерть Маги́стра. Стра́шно поду́мать, что бу́дет, е́сли они́ завладе́ют Насле́дством Сатаны́!

На полутёмных у́лицах предме́стья ре́дкие прохо́жие удивлённо обора́чивались, поражённые стра́нным наря́дом мое́й спу́тницы. Свой маскара́дный костю́м я потеря́л в схва́тке с муравья́ми.

Я подвёл де́вушку к фонарю́, что́бы снять с неё ма́ску.

— Кто вы?! — воскли́кнула она́, гля́дя мне в лицо́ широко́ раскры́тыми глаза́ми.

Испусти́в протя́жный крик, она́ бро́силась прочь. Я ки́нулся за ней.

Бе́лые ба́льные ту́фельки незнако́мки, каза́лось, лете́ли по во́здуху. Не́сколько раз, добега́я до угла́, я ви́дел мелька́ющее за поворо́том чёрное домино́. Ещё не́сколько поворо́тов, и де́вушка исче́зла.

Я останови́лся, что́бы перевести́ дыха́ние…

— Ну, как вы себя́ чу́вствуете? — спроси́л врач, снима́я с мое́й головы́ конта́кты. Я всё ещё не мог отдыша́ться.

— Отли́чно! — сказа́л он, просма́тривая но́вую плёнку. — Сейча́с при́мете ио́нный душ, и мо́жете отправля́ться рабо́тать. Э́то трёхмину́тное путеше́ствие даст вам заря́дку по кра́йней ме́ре на полго́да. Зайдёте ко мне тепе́рь уже́ по́сле о́тпуска.

Petites-nouvelles-russes - Topor

Entendant le bruit des nombreuses pattes qui nous poursuivaient, la belle inconnue et moi nous mîmes à courir le long de la route.

Soudain, nous aperçûmes le feu d’une lanterne devant nous. La calèche noire était là, un petit nain en livrée rouge retenant ses chevaux par la bride.

- On est sauvé ! cria la jeune fille en me tirant dans la voiture.

Le nain sauta sur le siège avant et fouetta furieusement les bêtes.

La calèche filait sans se soucier des ornières du chemin. Nous étions bousculés à hue et à dia. Tout à coup, dans un grand fracas, la voiture versa sur le côté.

- Vite, vite ! ne faisait que répéter la fille tout en m'aidant à m’extraire des débris. Il faut essayer de sauver la carte avant que l'Aveugle ne découvre la mort du Maître. C'est effrayant de penser à ce qui pourrait se passer s'ils réussissaient à s’emparer de l'Héritage de Satan !

Dans les rues semi-obscures des faubourgs, de rares passants se retournaient surpris, frappés par l'étrange tenue de celle qui m’accompagnait. Quant à moi, j’avais perdu mon déguisement durant mon combat contre les fourmis.

Je conduisis la jeune fille jusque sous un réverbère afin de lui retirer son masque.

- Qui êtes-vous ?! s'exclama-t-elle en me regardant avec de grands yeux. Et dans un cri, soudain elle s'enfuit. Je me précipitai, courant après elle, tentant de la rattraper.

Ses souliers de bal, tout blancs, semblaient voler dans les airs. Plusieurs fois, je vis son domino noir s’enfuyant par le coin d’une rue. Quelques intersections plus loin, la fille avait disparu.

Je m’arrêtai, il me fallait reprendre ma respiration...

- Eh bien, comment vous sentez-vous à présent ? me demanda le médecin en retirant les électrodes posées sur ma tête.

Je n'arrivais toujours pas à reprendre mon souffle.

- Excellent ! me dit-il, tout en regardant les résultats des données sortant de la machine. A présent, prenez une bonne douche ionique et ensuite vous serez d’aplomb, prêt à reprendre le travail. Ce petit voyage de trois minutes vous aura redonné du tonus au moins pour six mois. Revenez me voir après les vacances.