Ilya Varchavsky – Les fantômes (06)

Petites nouvelles russes - Ilya Varchavsky - Le fantôme
Le fantôme

­При́зраки - Les fantômes

Шесто́й эпизо́д - Episode six

— Почему́ вы пошли́ на шоссе́?

— Мне хоте́лось темноты́. Смотре́ть на звёзды в не́бе.

— Заче́м вы слома́ли автома́т?

— Мне тру́дно об э́том вам говори́ть. Вы ведь то́же… маши́на?

— Вы хоти́те говори́ть с живы́м врачо́м?

— Да… пожалу́й, э́то бы́ло бы лу́чше.

— До тех пор пока́ не бу́дет поста́влен диа́гноз, э́то невозмо́жно. Ита́к, почему́ вы слома́ли автома́т?

— Я не люблю́ автома́ты… мне ка́жется, что зави́симость от них унижа́ет моё досто́инство.

— Поня́тно. Пое́дете в больни́цу.

— Не хочу́.

— Почему́?

— Там то́же автома́ты и э́ти… при́зраки.

— Кого́ вы име́ете в виду́?

— Ну… изображе́ния.

— Мы помести́м вас в отделе́ние скры́того обслу́живания.

— Всё равно́… я не могу́ без неё.

— Без изображе́ния?

— Да.

— Но ведь оно́ — то́же часть автома́та.

— Я зна́ю.

— Хорошо́. Отправля́йтесь домо́й. Неско́лько дней за ва́ми бу́дут наблю́дать, а пото́м определя́т лече́ние. Я вам вызыва́ю автомоби́ль.

— Не нужно́. Я пойду́ пешко́м, то́лько…

— Догова́ривайте. У вас есть жела́ние, кото́рое вы бои́тесь вы́сказать?

— Да.

— Говори́те.

— Что́бы меня́ оста́вили в поко́е. Пусть лу́чше всё продолжа́ется, как есть. Ведь я… то́же… автома́т, то́лько бо́лее высо́кого кла́сса, о́пытный образе́ц, изгото́вленный фи́рмой Дже́нерал Био́ник.

- Pourquoi avez-vous pénétré sur la voie rapide ? insista l’image en blouse blanche.

- Je cherchais un coin d’obscurité. Je désirais contempler les étoiles dans le ciel.

- Pourquoi ensuite avoir détérioré le distributeur ?

- Il m'est difficile de vous en parler. Vous… vous êtes vous aussi une… machine ?

- Voulez-vous parler à un réel médecin, directement à un humain ?

- Oui, s’il vous plaît… peut-être que ça ira mieux.

- Tant que le diagnostic n'est pas posé, c'est impossible à savoir. Alors répondez d’abord à ma question : pourquoi avez-vous détérioré le distributeur ?

- Je n'aime pas les automates... il me semble que dépendre d’eux est une humiliation faite à ma personne.

- J’ai compris... Je vais vous conduire à l'hôpital.

- Non, ça je ne veux pas.

- Pourquoi ?

- Là-bas aussi c’est rempli de machines, et tous ces... ces fantômes.

- De qui parlez-vous ?

- Eh bien… toutes ces images...

- Nous allons vous transférer dans un service où vous serez à l’isolement.

- Ça m’est égal… je ne peux pas vivre sans elle...

- Sans son image ?

- Oui.

- Mais elle aussi fait partie de la machine.

- Je sais.

- Bien. Rentrez chez vous. Vous resterez sous observation quelques jours afin que l’on décide de votre traitement. Je vais appeler un véhicule pour vous reconduire.

- Ce n'est pas nécessaire. Je préfère marcher, mais…

- Parlez donc ! Avez-vous un désir que vous craignez d'exprimer ?

- Oui.

- Dites !

- Je désirerais qu’on me laisse tranquille. Que tout continue comme d’habitude. Après tout, je... moi aussi... je ne suis qu’une machine, un automate, seulement d'un modèle plus évolué : un prototype fabriqué par General Bionic.

Quand la réalité rattrape la science-fiction :

Présenté pour la première fois au Salon de la Tech de Las Vegas, Ameca est le robot humanoïde le plus réaliste au monde. Il est capable de reproduire les expressions du visage humain, d'avoir une gestuelle et de tenir une conversation. C’est une avancée révolutionnaire en matière d'intelligence artificielle (IA) : Ameca (ou ses successeurs) pourrait d’ici quelques années, cohabiter avec les humains...

Ameca, le robot humanoïde le plus réaliste au monde (2022)