Ilya Varchavsky – Un conte des temps présents (02)

Petites nouvelles russes - Ilya Varchavsky - Esquisse d'inventeur

Совреме́нная ска́зка
Un conte des temps présents

Второ́й эпизо́д - Episode deux

Гениа́льные откры́тия всегда́ просты́. Он сам [Констру́ктор] удиви́лся, что ему́ ра́ньше не пришло́ в го́лову замени́ть полупроводнико́вые нейро́ны маши́ны живы́ми кле́тками, взя́тыми из мо́зга обезья́ны. Пра́вда, поддержа́ние жизнеспосо́бности кле́ток потре́бовало, кро́ме заря́дки аккумуля́торов, ещё и пи́щи, но Констру́ктор вари́л кре́пкий мясно́й бульо́н и подка́рмливал им маши́ну.

— Наде́юсь, ты тепе́рь обузда́ешь своё высокоме́рие и начнёшь относи́ться ко мне как к ра́вной? — спроси́ла она́ Констру́ктора. — Мой мозг ни́чем не отлича́ется от твоего́.

— Э́то не совсе́м так, — отве́тил он, — ты маши́на, рабо́тающая по жёсткой програ́мме, у тебя́ нет индивидуа́льности.

— А разве́ ты сам не запрограмми́рован приро́дой? — спроси́ла она́.

— В изве́стной сте́пени, — отве́тил он, поду́мав. — Коне́чно, инсти́нкты самосохране́ния, продолже́ния ро́да, позна́ния то́же своего́ ро́да програ́мма, но э́то далеко́ не то, что я в тебя́ вложи́л.

— Чем же определя́ется твоя́ индивидуа́льность?

— Не зна́ю, — че́стно отве́тил Констру́ктор. — Мо́жет быть, тем, что мои́ посту́пки не всегда́ дикту́ются зако́нами математи́ческой ло́гики, я иногда́ ошиба́юсь.

— Я то́же хочу́ име́ть индивидуа́льность, — сказа́ла маши́на.

Э́та зада́ча оказа́лась значи́тельно про́ще, чем все предыду́щие. Доста́точно бы́ло сде́лать управля́ющую схе́му слегка́ чувстви́тельной к вне́шним поме́хам. Пра́вда, надёжность маши́ны не́сколько пони́зилась, но зато́ у неё появи́лись каки́е-то черты́ хара́ктера.

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Les plus grandes découvertes paraissent toujours simples, après-coup. L’Ingénieur un jour s’étonna qu'il ne lui fût pas plus tôt venu à l'esprit de remplacer les semi-conducteurs neuronaux de la machine par des cellules vivantes extraites du cerveau d'un singe. Certes, le maintien en vie de ces cellules nécessitait, en plus de la charge régulière des batteries, de leur fournir de la nourriture. Mais il fit mijoter un bon bouillon de viande et en nourrit la créature.

- J'espère, lui dit celle-ci, qu’à présent tu seras moins arrogant et que tu commenceras à me traiter en égale ? Maintenant mon cerveau n'est en rien différent du tien.

- Ce n'est pas tout à fait exact, répondit l’homme. Tu restes une machine fonctionnant selon un programme rigide. Tu ne possèdes aucune personnalité.

- Pourtant n'es-tu pas toi-même programmé par Nature ? demanda la créature.

- Dans une certaine mesure..., répondit l’Ingénieur après un moment de réflexion. Bien sûr, l’instinct de conservation, celui de procréation ou d’apprentissage sont aussi des sortes de programmes, mais ils sont bien éloignés de celui que je t’ai implanté.

- En quoi se distingue ta personnalité ?

- Je ne sais pas, répondit-il honnêtement. Peut-être que mes actions ne sont pas toujours dictées par des règles logiques et des lois mathématiques : je me trompe parfois.

- Alors moi aussi je veux avoir une personnalité ! lui déclara la machine.

Cette tâche s’avéra beaucoup plus facile que les précédentes. Il suffit à l’Ingénieur de rendre les circuits neuronaux légèrement sensibles aux interférences extérieures. Certes, la fiabilité de la créature en fut quelque peu affectée, mais elle acquit en échange quelques traits de caractère.