Ilya Varchavsky – L’héritier (05)

Petites nouvelles russes - Ilya Varchavsky - L'héritier -
Magot de pièces d'or et de lingots

Илья Варшавский - Ilya Varchavsky
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Насле́дник - L’héritier

Пя́тый эпизо́д - Episode cinq

— Где ты был?

— Ходи́л в го́род.

— Расскажи́, что ты ви́дел.

— Ничего́. Всё на свои́х места́х, кро́ме…

— Поня́тно. Век автома́тики. Ве́щи, со́зданные челове́ком, гора́здо лу́чше приспосо́блены ко вся́ким случа́йностям, чем он сам. На то, что́бы вы́ключить пода́чу га́за, отключи́ть электри́ческую сеть, перекры́ть во́ду, пона́добились до́ли секу́нды. За э́то вре́мя лю́ди да́же не по́няли, в чём дело.

— Ты так хладнокро́вно об э́том говори́шь, потому́ что ты сам — вещь. Тебе́ ведь недосту́пны никаки́е чу́вства.

— Мне они́ не нужны́.

— Наве́рно, тебя́ вполне́ устра́ивает то, что произошло́.

— Коне́чно. Но я ника́к не могу́ поня́ть, почему́ тебя́ э́то не устра́ивает.

— Что?

— Тебе́ повезло́. Ты еди́нственный насле́дник всего́, что со́здано рука́ми миллиа́рдов люде́й. По́льзуйся э́тим, ешь, пей, бери́ себе́ лу́чшие оде́жды, автомоби́ли, купа́йся в зо́лоте. Ра́зве не об э́том ме́чтал ка́ждый из вас до катастро́фы? Чего́ же ты испуга́лся тепе́рь?

— Молчи́, га́дина!!

Стари́к бры́зжет слюно́й. Анализа́тор, как всегда́, споко́ен.

— Ты мне надое́л. К сча́стью я ско́ро изба́влюсь от твоего́ прису́тствия. Ты умрёшь, а я бу́ду существова́ть ещё столе́тия, пока́ хва́тит то́плива в реа́кторе. Тогда́ мне никто́ не бу́дет меша́ть.

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- Où étais-tu ?

- Je suis allé en ville.

- Dis-moi ce que tu as vu.

- Rien. Tout est en place - sauf...

- Je comprends. Le siècle de l'automatisation ! Les objets que vous avez créés sont bien mieux adaptés face à n’importe quels aléas. Il n’aura fallu qu’une fraction de seconde pour couper l'alimentation de gaz, couper le réseau électrique, couper l'eau. Et en cet instant, les humains ne saisissaient même pas ce qui leur arrivait.

- Tu peux en parler avec autant de détachement parce que tu n’es toi-même qu’une chose. Tu n’as aucun sentiment.

- Je n'ai nullement besoin d'eux.

- Je suppose que tu es assez content de ce qui leur est arrivé.

- Bien sûr. Mais je ne comprends pas pourquoi cela ne semble pas te satisfaire.

- Comment ça ?

- Sais-tu combien tu as de la chance ! Tu es leur seul héritier : à présent tous ces biens, créés par leurs milliards de mains, te reviennent. Profites-en ! Mange ! Bois ! Les plus beaux vêtements, les meilleures voitures sont à toi tout seul ! Baigne-toi dans des rivières d’or et de diamants ! N'est-ce pas ce dont chacun de vous, humains, rêviez avant la catastrophe ? Que crains-tu maintenant ?

- Ferme-la, pourriture !!

Le vieil homme écume de rage. Le Grand Analyseur, lui, comme toujours, garde son calme.

- Vraiment, j’en ai marre de t’écouter. Heureusement, je serai bientôt débarrassé de toi. Tu seras mort que j'existerai encore pendant un siècle, jusqu'à ce qu'il n’y ait plus assez de combustible dans le cœur du réacteur. Enfin, plus personne ne sera là pour sans cesse me déranger.