IIya Varchavsky – Un bal masqué (04)

Petites-nouvelles-russes - Les fourmis gigantesques
"Bientôt il en viendra des centaines !..."

Илья Варшавский - Ilya Varchavsky
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Маскара́д - Un bal masqué

Четвёртый эпизо́д - Episode quatre

Вско́ре я почу́вствовал, что па́даю, и услы́шал звук захло́пывающегося лю́ка над свое́й голово́й.

Я лежа́л на мя́гкой, воню́чей подсти́лке. Сде́ржанные рыда́ния слы́шались побли́зости. Я зажёг спи́чку и уви́дел де́вушку в ма́ске, припа́вшую голово́й к стене́.

— Э́то вы? — шепта́ла она́, покрыва́я поцелу́ями моё лицо́. — Я ду́мала, что они́ вас уже́ пыта́ют! Вы не зна́ете, на что спосо́бны э́ти чудо́вища, лу́чше смерть, чем ужа́сная судьба́ оказа́ться у них в ла́пах! Нам ну́жно во что бы то ни ста́ло бежа́ть!

Её отча́яние прида́ло мне му́жества. С трудо́м разорва́в пу́ты на свои́х рука́х, я подошёл к стене́. На высоте́ челове́ческого ро́ста была́ решётка, чере́з кото́рую видне́лся дли́нный коридо́р.

Собра́в все си́лы, я вы́рвал рука́ми пру́тья и помо́г незнако́мке влезть в образова́вшееся отве́рстие.

Мы бесконе́чно до́лго бежа́ли по ску́по освещённому коридо́ру, облицо́ванному чёрным мра́мором, пока́ не уви́дели у себя́ над голово́й звёздное не́бо.

На траве́, у вы́хода, лежа́л труп Пира́та. Я нагну́лся и вы́тащил у него́ из но́жен дли́нную шпа́гу.

Тро́е муравьёв бро́сились нам навстре́чу. Я чу́вствовал, с каки́м трудо́м остриё шпа́ги пронза́ет их хити́новые па́нцири.

— Скоре́е, скоре́е! — торопи́ла меня́ незнако́мка. — Сейча́с здесь их бу́дут со́тни!

Petites-nouvelles-russes - Topor

Bientôt, je me sentis tomber et j'entendis le claquement d'une trappe qui se refermait au-dessus de ma tête.

Je me retrouvai allongé sur une couche molle à l’odeur infecte. J’entendais des sanglots étouffés tout près de moi. Je grattai une allumette et je reconnus la fille au masque de velours qui tenait sa tête appuyée contre le mur.

- C'est vous ? me murmura-t-elle en me couvrant le visage de baisers. Je pensais qu'ils vous torturaient déjà ! Vous ne pouvez savoir de quoi ces monstres sont capables, la mort vaut mieux que le terrible sort de tomber entre leurs griffes ! Il faut nous enfuir à tout prix !

Son désespoir me redonna du courage. Avec difficulté, je me défis des liens qui m’entravaient et m’approchai de la paroi. A hauteur d’homme il y avait une grille à travers laquelle on pouvait apercevoir un long corridor.

Rassemblant toutes mes forces, je réussis à desceller les barreaux de notre prison puis j’aidai l’inconnue à grimper et se faufiler par cet étroit passage.

Nous courûmes, courûmes par un interminable couloir au revêtement de marbre noir faiblement éclairé, jusqu'à ce qu’enfin nous aperçûmes le ciel étoilé au-dessus de nos têtes.

Là, étendu sur l'herbe, gisait le cadavre du Pirate. Je me penchai sur lui et retirai sa longue épée de son fourreau.

Trois fourmis, toutes gigantesques, se jetèrent alors sur nous. Et je sentis toute la difficulté qu’avait la pointe de mon estoc pour percer leur carapace de chitine.

- Plus vite, plus vite ! l'inconnue me pressait d’avancer. Bientôt il en viendra des centaines !