Ilya Varchavsky – La poupée (02)

Petites nouvelles russes - Ilya Varchavsky - Eros center
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Илья Варшавский - Ilya Varchavsky
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Ку́кла - La poupée

Второ́й эпизо́д - Second épisode

Одева́ясь, он ника́к не мог отде́латься от стра́нного щемя́щего чу́вства тоски́. Де́ло, коне́чно, не в том, что его́ пе́рвая мечта́ воплощена́ в механи́ческой игру́шке. Ста́рый клие́нт фи́рмы, он почти́ не знал же́нщин, а воспомина́ния о них, храня́щиеся в его́ па́мяти… брр! Пожа́луй, лишь идио́ты спосо́бны сейча́с обзаводи́ться семьёй и плоди́ть дете́й. Жить и без того́ с ка́ждым днём стано́вится всё трудне́е. «Не осложня́йте себе́ жизнь сексуа́льными пробле́мами, полови́на самоуби́йств…»

— Вы́пей чего́-нибу́дь.

Он набра́л шифр на ди́ске автома́та и взял с лотка́ бока́л с пе́нящейся жи́дкостью.

«Отку́да э́та тоска́? — вновь поду́мал он. — Вот сейча́с я уйду́, а она́ отпра́вится на дезинфе́кцию и сме́ну програ́ммы. Че́рез де́сять мину́т с ней в э́той крова́ти бу́дет друго́й. Глу́пости! Нельзя́ же ревнова́ть вещь. То́лько миллионе́ры мо́гут позво́лить себе́ ро́скошь держа́ть со́бственных ку́кол. И всё же…»

— До свида́ния, ми́лый! Приходи́. — Э́то то́же входи́ло в програ́мму.

— Го́споди! — сказа́л он вслух, спуска́ясь по ле́стнице. — Я, ка́жется, сейча́с разреву́сь. Нельзя́ принима́ть сто́лько альдуми́на, ни к чёрту не годя́тся не́рвы.

— Пятна́дцать моне́т, — фамилья́рно произнёс автома́т в вестибю́ле. Он опусти́л де́ньги в щель.

— Спаси́бо! Не забу́дьте нас навести́ть.

«Не забу́ду, — зло́бно поду́мал он. — Куда́ я ещё де́нусь, не иска́ть же в са́мом де́ле…»

Внеза́пная дога́дка заста́вила его́ на мгнове́ние останови́ться.

— Сво́лочи! — сказа́л он, шагну́в в проём автомати́чески откры́вшейся две́ри. — Подсу́нули живу́ю!!!

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Se rhabillant, il ne pouvait se défaire de cet étrange et douloureux sentiment de tristesse. Ce n’était pas, bien sûr, que son premier désir d’adolescent se trouvât incarné dans un jouet mécanique. Habitué des lieux, à peine connaissait-il les femmes, et les souvenirs qu’il gardait d’elles se heurtaient dans sa mémoire... brrr ! « Peut-être que seuls les plus bêtes sont de nos jours capables de vouloir fonder une famille et de faire des enfants. Déjà même sans tout ça la vie chaque jour devient de plus en plus dure… »

« Ne vous compliquez pas la vie avec des problèmes sexuels, la moitié des suicides… » disait le dépliant.

- Tu boiras bien quelque chose...

Il composa le code de la boisson sur le cadran lumineux et saisit la coupe de liquide mousseux.

« D'où me vient cette tristesse ? pensa-t-il encore. Maintenant, je vais m’en aller ; elle ira se désinfecter et chargera un nouveau programme. Dans dix minutes, auprès d’elle, il y aura un autre type dans ce lit. Comme c’est absurde ! Vous ne pouvez pas être jaloux d’un objet, d’une chose. Seuls les millionnaires peuvent se payer le luxe d’avoir toujours à disposition leur propre poupée. Et pourtant…"

- Au revoir, mon chéri ! Reviens bientôt…

Cela aussi faisait partie du programme.

- Seigneur ! dit-il tout haut en descendant l’escalier, je crois que je vais pleurer. Je ne devrais pas prendre autant d'aldumine, mes nerfs vont me lâcher.

- Ça vous fera quinze jetons, lui dit familièrement l’automate dans le vestibule. Il glissa l'argent dans la fente.

- Merci! N'oubliez pas de revenir nous rendre visite.

« Je n'oublierai pas..., pensa-t-il avec colère. Bien évidemment que je reviendrai, où donc ailleurs chercher... »

Une idée soudaine le fit s'arrêter un instant : - Les salauds de bâtards ! dit-il en franchissant le seuil automatique du lupanar. C'était une bien vivante qu’ils m’ont refilée...

Source (en russe) : Libkind.ru.