Vyssotski – Les gredins de l’espace

- Interlude musical -

Пе́сня косми́ческих негодя́ев

La Marche des gredins de l’espace

­
(1966)
­

­Автор и исполнитель: Владимир Высоцкий

Auteur-compositeur-interprète : Vladimir Vyssotski

« J’ai volé dans l’espace et je n’ai pas vu Dieu » Citation attribuée à Youri Gagarine, premier homme dans l’espace

Вы мне не пове́рите и про́сто не поймёте:
В ко́смосе стра́шней, чем да́же в да́нтовском аду́, —
По простра́нству-вре́мени мы прём на звездолёте,
Как с горы́ на со́бственном заду́.

Но от Земли́ до Бе́ты — во́семь дён,
Ну, а до плане́ты Эпсило́н
Не считаем мы, чтоб не сойти́ с ума́.
Ве́чность и тоска́ — ох, вли́пли как!
Наизу́сть чита́ем Ки́плинга,
А круго́м — косми́ческая тьма.

На Земле́ чита́ли в фантасти́ческих рома́нах
Про возмо́жность встре́чи с инозе́мным существо́м,
Мы на Земле́ забы́ли де́сять за́поведей рва́ных —
Нам все встре́чи с бли́жним нипочём!

Но от Земли́ до Бе́ты — во́семь дён,
Ну, а до плане́ты Эпсило́н
Не счита́ем мы, чтоб не сойти́ с ума́.
Ве́чность и тоска́ — игру́шки нам!
Наизу́сть чита́ем Пу́шкина,
А круго́м — косми́ческая тьма.

Нам приви́вки сде́ланы от слёз и грёз дешёвых,
От дурны́х боле́зней и от бе́шеных звере́й —
Нам плева́ть из ко́смоса на взры́вы всех сверхно́вых:
На Земле́ быва́ло веселе́й!

Но от Земли́ до Бе́ты — во́семь дён,
Ну, а до плане́ты Эпсило́н
Не счита́ем мы, чтоб не сойти́ с ума́.
Ве́чность и тоска́ — ох, вли́пли как!
Наизу́сть чита́ем Ки́плинга,
А круго́м — косми́ческая тьма.

Пре́жнего земно́го не уви́дим небоскло́на:
Е́сли ве́рить ро́ссказням учёных чудако́в,
Ведь, когда́ вернёмся мы, по всем по их зако́нам
На Земле́ пройдёт семьсо́т веко́в!

То́-то есть смея́ться отчего́:
На Земле́ боя́ться не́чего —
На Земле́ нет бо́льше тю́рем и дворцо́в!
На Бо́га упова́ли, бе́дного,
Но тепе́рь узна́ли: нет его́ —
Ны́не, при́сно и во век веко́в!

Petites nouvelles russes - Ilya Varchavsky - Gargouille

Vous ne me croirez pas et ne comprendrez tout simplement pas :
Dans l'espace, c'est plus terrible encore que dans l'Enfer de Dante -
À travers l'espace-temps, emportés dans notre vaisseau spatial,
Nous dévalons comme sur nos propres fesses du haut d’une montagne.

Mais de la Terre à l’étoile Bêta ça prend huit jours,
Et jusqu’à la planète Epsilon,
Mieux vaut ne pas compter pour n'pas devenir fou.
Éternité, mélancolie profonde - oh, coincés que nous sommes !
On se récite Kipling par cœur,
Alors que tout autour s’étend l'obscurité cosmique.

Sur Terre on a lu, dans les romans de science-fiction,
La possibilité de rencontres avec des créatures extraterrestres,
Mais sur Terre où l’on a oublié les Dix Commandements – désuets à présent -,
On se fiche pas mal de croiser son voisin !

De la Terre à l’étoile Bêta ça prend huit jours,
Et jusqu’à la planète Epsilon,
Mieux vaut ne pas compter pour n'pas devenir fou.
L'éternité et la mélancolie sont nos passe-temps !
On se récite Pouchkine par cœur,
Alors que tout autour s’étend l'obscurité cosmique.

Nous étions vaccinés contre les larmes et les rêves bon marché,
Contre les mauvaises maladies et les animaux enragés,
Nous fichant pas mal depuis l'espace de toutes les supernovæ qui explosent :
Sur Terre, il se passe des choses plus drôles encore !

Mais de la Terre à l’étoile Bêta ça prend huit jours,
Et jusqu’à la planète Epsilon,
Mieux vaut ne pas compter pour n'pas devenir fou.
Éternité, mélancolie profonde - oh, coincés que nous sommes !
On se récite Kipling par cœur,
Alors que tout autour s’étend l'obscurité cosmique.

Nous ne reverrons pas notre bon vieux ciel au-dessus de la Terre :
Si vous croyez aux histoires d'excentriques savants,
Quand nous reviendrons, selon toutes leurs lois,
Sept cents siècles se seront écoulés sur Terre !

C'est pourquoi vaut-il mieux en rire :
Il n’y a rien à craindre sur Terre -
Plus de prisons ni de palais !
Nous espérions en Dieu, le pauvre !,
Mais à présent nous savons qu’il n’existe pas,
Ni maintenant, ni à jamais, ni pour des siècles et des siècles !

Source (en russe) avec commentaires :
Wysotsky.com

Petites nouvelles russes - Улитка на склоне - Стругацкиe
'L'escargot sur la pente', A. et B. Strougatsky, 1966

Vladimir Vyssotski et la science-fiction :

Vladimir Vyssotski (Владимир Семёнович Высоцкий) (1938-1980) semble s’être (entre autre) passionné pour les récits de science-fiction – particulièrement ceux des frères Strougatsky (Аркадий и Борис Стругацкиe). Lire à ce sujet (en russe) : « Le chansonnier, l’ironie néo-mythologique et la science-fiction » (Бард, неомифологичная ирония и научная фантастика).

Et selon le site Wysotsky.com, il aurait possédé dans sa bibliothèque personnelle, parmi de nombreux autres ouvrages, plusieurs recueils d'Ilya Varchavsky.

Voici une autre chanson de la même veine : ‘Dans la constellation lointaine de Tau Ceti’ (В далёком созвездии Тау Кита), composée en 1966...

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